Auteur : Reporters Sans Frontières (RSF)
Site de publication : Reporters Sans Frontières (RSF)
Type de publication : Article
Date de publication : 19 août 2022
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Directeur de publication du site d’information Mosaiqueguinee.com, Mohamed Bangoura n’a pas caché sa surprise quand, le 5 août 2022, il a été informé qu’un groupe de militaires s’était rendu à sa rédaction pour lui ordonner de se présenter à la direction des renseignements militaires.
En cause, la publication par le site d’un article faisant état de l’implication de l’armée dans la disparition d’un camion contenant des médicaments dans un camp militaire. Soutenu par le syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), le journaliste a confirmé à RSF (Reporters Sans Frontières) avoir refusé de dévoiler sa source d’information aux militaires. L’affaire a finalement été tranchée devant l’organe de régulation des médias, la Haute autorité de la communication (HAC).
La Guinée occupe le 84e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022
En moins d’un an, Mohamed Bangoura est le deuxième journaliste à être convoqué par l’armée après la publication d’un article de presse. En septembre 2021, le journaliste Ibrahima Sory Diallo du site d’information laguinée.info, a été convoqué par l’armée pour « une séance de travail », selon Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du SPPG. Il déclare à RSF : « Les militaires n’ont même pas donné les raisons de cette convocation malgré notre insistance. Nous leur avons répondu que le journaliste n’irait pas dans un camp. Ils pouvaient saisir la HAC ou les tribunaux s’ils lui reprochaient quelque chose. »
Agression de sept journalistes en deux semaines
Depuis le 28 juillet, sept journalistes ont été inquiétés, attaqués ou agressés par des éléments des forces de l’ordre et des manifestants.
Le 17 août, un journaliste du site d’information Guineematin.com qui couvrait une manifestation pacifique de Conakry a été interrogé deux fois par des militaires qui ont également confisqué son téléphone.
Le 4 août, le journaliste Mamadou Hady Diallo de Djoma Kakande a été attaqué par les forces de l’ordre pendant qu’il couvrait une manifestation des travailleurs d’une société minière au nord-ouest du pays. Le même jour, Mamoudou Boulléré Diallo d’Espace TV a aussi été agressé par des militaires positionnés sur une grande avenue de la capitale Conakry.
Trois autres journalistes, Abdallah Camara et Mohamed Sangaré du groupe Evasion Guinée, Algassimou Baldé du groupe Djoma médias ont été agressés par des participants d’une manifestation qu’ils couvraient à Conakry le 28 juillet. Mamadou Bhoye Laafa Sow, journaliste pour le site d’information Guineematin.com, a quant à lui été roué de coups par un groupe de manifestants le même jour, et menacé par des militaires le lendemain, alors qu’il couvrait une autre manifestation.
La Guinée occupe le 84e rang sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.
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