Auteur : Gbilimou Alain, Keita Daouda, Dramou Adèle, Kourouma Kalil
Site de publication : African journal scientific
Type de publication Article
Date de publication : Février 2023
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Introduction
En Guinée, la part de l’électricité, dans la consommation totale est restée assez faible ne dépassant pas 10% sur la période observée selon MEH. Cela traduit le faible développement du système électrique en Guinée qui n’arrive à résorber que très faiblement les besoins énergétiques de l’ensemble du pays.
La consommation électrique est concentrée en milieu urbain, l’électricité est quasi indisponible pour les ménages ruraux. En 2014, la production des centrales thermiques était devenue prédominante se situant entre 60% à 70%. A partir de la mise en service des centrales hydroélectrique de Kaléta (240MW) en 2015et de Souapiti (450MW) en 2020, la situation s’est beaucoup améliorée, la production hydroélectrique est passée à 75%.
Le Gouvernement Guinéen conscient du déficit énergétique du pays a entamé depuis près d’une décennie, un vaste programme de mise en valeur des ressources hydrauliques disponibles afin de favoriser la croissance économique et de réduire le taux de pauvreté tout en diminuant la part des énergies fossiles au profit de l’hydroélectricité. C’est dans cette optique qu’il nous a paru utile et judicieux de traiter le thème : »Apport des énergies renouvelables dans l’offre énergétique de la société d’électricité de Guinée (EDG) : cas de la centrale de kaléta. En effet l’objectif global de cette étude vise à proposer un scénario permettant à la société d’électricité de Guinée (EDG) d’améliorer le mix énergétique afin d’augmenter le taux d’électrification national.
Présentation des réseaux de transport et interconnexions en Guinée
Pour bien comprendre la stratégie de développement de l’hydroélectricité en Guinée, il est important de connaître la situation des réseaux de transport et les perspectives d’interconnexion envisagées à partir de projets hydroélectriques clés.
Le système du réseau électrique guinéen est composé de deux ensembles interconnectés et d’une multitude de centres isolés :
- Le premier système interconnecté, qui dessert la plus forte concentration d’usagers s’étend de Conakry à Labé et est alimenté par les centrales thermiques de kaloum (77,2 MW) et Kipé (50 MW), ainsi que les centrales hydroélectriques de Grandes Chutes (27 MW), Donkéa (15 MW), Baneah (5 MW), Garafiri (75 MW), Kinkon (3,4 MW) et Kaléta (240 MW).
- Un second système interconnecté se situe au centre du pays. Il est alimenté par la microcentrale hydroélectrique de Tinkisso (1,65 MW) et la centrale thermique de Faranah (1,45 MW). Ce système dessert les villes de Dabola, Faranah et Dinguiraye, où est également localisée une microcentrale thermique de 160 kW.
Les autres composantes du système électrique du pays sont :
- Onze centres isolés (Boffa, Gaoual, Télimélé, Lelouma, Kissidougou, Kouroussa, Boké, Kankan, Kérouané, Macenta et N’Zérékoré), alimentés par des groupes diesels développant 10,14 MW au total.
- Deux pico-centrales hydrauliques isolées à Samankou (0,41MW) et Loffa (0,15 MW) alimentant respectivement Télimélé dans l’ouest et Macenta au sud-est du pays. La carte de la guinée ci-dessous montre le réseau de production et transport en 2018 avec les niveaux de tension distincts utilisés, à savoir le 110 kV,60 kV, 30 kV, 20 kV et 15 kV.
Discussions
Ces huit fleuves étudiés sur le réseau hydrographique de la Guinée donnent un bassin versant de 145 180 km² sur une surface de 245 857 km², soit 60 % environ de la surface totale de la Guinée. Il faut savoir par exemple que la région de Conakry reçoit en moyenne 5000 mm d’eau de pluie par an, alors que la ville d’Abidjan en reçoit 3 000 mm par an, Ouagadougou et Bamako moins de 1 800 mm par an.
Conclusion et recommandations
Notre principale ambition fût de démontrer la nécessité impérieuse pour la Guinée d’orienter sa stratégie de production énergétique vers les énergies renouvelables notamment l’hydroélectricité et le solaire.
Cette étude a permis d’évaluer l’apport considérable de la centrale hydroélectrique de Kaléta. Kaléta a contribué à une baisse des charges de fonctionnement (achat du carburant et autres consommables) de 31% soit 122 milliards de franc guinéens équivalent à 13.224.931,76USD.
La production de Kaléta représente environ 43% du parc de la production nationale. La situation d’exploitation a connu une grande amélioration avec une augmentation de 44% d’électricité produite et distribuée entre 2015 et 2018 et une baisse substantielle des temps de coupure de 40%. Au terme de cette réflexion nous pensons que le salut de l’EDG se situe dans une combinaison rationnelle des différentes sources d’énergie.
Nous gagnerons à augmenter de façon substantielle la part des énergies renouvelables, particulièrement l’hydroélectricité, pour renforcer un mix énergétique capable d’apporter un équilibre et une certaine sécurité dans notre système d’approvisionnement en électricité. Notre objectif à terme est l’évolution vers une offre d’énergie durable et respectueuse de l’environnement et devenir pays exportateur d’électricité.
A l’échelle régionale, l’offre énergétique permettra de satisfaire de façon durable une demande dynamisée par une énergie moins coûteuse et plus compétitive, à partir de trois sources majeures : l’hydroélectricité qui aura fait l’objet d’investissements très importants, les énergies renouvelables (solaire, biomasse, éolien) mais aussi les échanges d’énergie.
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