Auteur(s): Mbaye Mbengue FAYE et Dan Lansana KOUROUMA,
Organisation affilé : Programme Régional Pêches pour l’Afrique de l’Ouest (PRAO Guinée)
Type de Publication : Rapport
Date de publication: Février 2015
Lien vers le document original: ewsdata.rightsindevelopment.org
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Le Gouvernement des Guinée a requis l’appui de la Banque mondiale pour développer le secteur de la pêche et augmenter de façon durable sa contribution à la réduction de la pauvreté et à l’économie nationale, à travers la mise en œuvre Programme Régional Pêches pour l’Afrique de l’Ouest (PRAO-Guinée). L’objectif de développement du Programme est d’augmenter de manière durable la totalité des richesses générées par l’exploitation des ressources halieutiques des pays de l’Afrique de l’Ouest, en: (i) réduisant la pêche illicite (ii) développant les capacités des pays à gouverner et à gérer durablement leurs pêches, et (iii) augmentant la valeur et les profits générés par les produits de la pêche et ainsi que la part de cette valeur capturée par ces pays.
Le programme comprend quatre (4) composantes : (i) Bonne Gouvernance et Gestion Durable des Pêches ; (ii) Réduction de la Pêche Illicite ; (iii) Augmentation de la Contribution des Ressources Halieutiques dans les Economies Locales ; (iv) Coordination, Suivi and Evaluation et Gestion du Programme. Le projet va engendrer des effets et impacts positifs considérables au plan socioéconomique, mais aussi au niveau de la protection des ressources marines et côtières. Cependant, certaines activités (aménagement des pêcheries, etc.) sont susceptibles d’affecter l’environnement et éventuellement d’occasionner des impacts sur les milieux physique et humain, si certaines mesures correctives de bonification, d’accompagnement ou de minimisation ne sont pas prises.
Afin de minimiser les impacts négatifs et d’optimiser les effets positifs potentiels, conformément aux politiques de la Banque Mondiale en matière de sauvegarde environnementale et sociale, et conformément à la législation guinéenne, le projet requiert l’élaboration d’un Cadre de Gestion Environnementale et Sociale (CGES). Le but du CGES est d’orienter le projet en matière environnementale et sociale parce qu’à cette étape du processus de formulation du projet, les sites n’ont pas encore été retenus et les activités à réaliser ne sont pas précisément décrites.
Les objectifs du projet intègrent parfaitement les orientations de la République Guinée en matière dedéveloppement économique et social; objectifs énoncés dans les différents cadres de politique et stratégies dedéveloppement économique et social du pays : Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) ; Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP3).
En Guinée, il a été également élaboré plusieurs stratégies et programmes nationaux et sectoriels dans ledomaine de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Il s’agit entre autres: du Plan Nationald’Action pour l’environnement (PNAE) ; du Plan d’action national d’adaptation aux changements climatiques de la Guinée (PANA) ; du Plan d’action forestier national (PAFN-Guinée) ; du Programme d’Action Nationale de Lutte Contre la Désertification (PAN/LCD) ; de la Stratégie nationale et le plan d’action pour la conservation et l’utilisation durable de la diversité biologique.
Le but du CGES est d’orienter le projet en matière environnementale et sociale parce qu’à cette étape du processus de formulation du projet, les sites n’ont pas encore été retenus et les activités à réaliser ne sont pas précisément décrites
En ce qui concerne le cadre institutionnel, c’est le Ministère chargé de l’Environnement (Ministère Environnement, Eaux et Forêts,nouvelle dénomination suite Décret D/2014/021/PRG/SGG portantNomination des membres du Gouvernement du 20 janvier 2014), qui a entre autres missions, la conception,l’élaboration et la coordination de la mise en œuvre de la politique du gouvernement dans les domaines dela sauvegarde de l’environnement, de la gestion rationnelle des ressources naturelles et de l’améliorationde la qualité et du cadre de vie.
Les ressources halieutiques que recèlent les eaux maritimes guinéennes ciblées par la pêche commerciale peuvent être classées en trois grands groupes d’espèces qui sont soit côtières ou hauturières, soit pélagiques (de surface) ou demersales (de fond). Les trois grands groupes d’espèces sont : • les ressources poissonnières : o Poissons pélagiques (Ethmalose, sardinelles, chinchards, thons, etc.) o Poissons demersaux (machoirons, dorades, barracuda, capitaine, etc.) • les ressources céphalopodières : o Poulpes o Seiches • les ressources crevettières : o Crevettes côtières (Crevettes roses ou Gambas et Crevettes tigres) o Crevettes hauturières nylons (armées et inermes) A ces trois principaux grands groupes d’espèces, s’ajoutent les gastropodes et de nombreux autres crustacés (crabes) et mammifères marins (dauphins, baleine, etc.) qui, présentement, ne sont pas spécifiquement ciblées par une pêcherie.
En Guinée, les femmes occupent une place importante dans la filière pêche (vente et transformation en particulier).
Au regard de ce qui précède, il apparait clairement que les ressources halieutiques des eaux maritimes guinéennes, à force d’exploitation intenses, présentent des signes d’épuisement : • Raréfaction de la ressource halieutique ; • Décroissance régulière des indices d’abondance des principales espèces côtières exploitées par les deux pêcheries, • Diminution de la taille des individus pêchés avec une surabondance des immatures dans les captures réalisées ; • Accroissement du temps de pêche pour l’ensemble des pêcheries • Augmentation incontrôlée de l’effort de pêche ; • Instabilité du rendement journalier des unités de pêche artisanale et industrielle ; • Persistance de la pêche illicite non déclarée et non réglementée. • Insuffisance d’informations scientifiques sur la pêche consécutive à la faiblesse des moyens alloués à la recherche halieutique.
Par ailleurs, le littoral est aussi caractérisé par un état d’insalubrité relativement inquiétant à cause des nombreux déversements et rejets solides et liquides qui s’y effectuent. On note aussi des signes d’érosion côtière (réduction des plages ; glissements de terrain, etc.) dans une large mesure liés aux phénomènes d’évolution naturelle, mais aussi et surtout à des activités anthropiques.
Globalement, il s’agit de travaux de génie civil qui peuvent générer des rejets anarchiques des déchets solides et liquides issus des chantiers : gravats et déblais provenant de la préparation de sites, fouilles, fondations ; huiles de vidange des engins ; etc.). Des quantités relativement importantes d’ordures seront générées en phase de préparation, suite au nettoyage des sites avant l’installation des chantiers.
Ces pollutions provoquées par les activités de construction/réhabilitation sont une menace qui pèse sur le plan d’eau portuaire et des pêcheries (déversement de matériaux) mais aussi sur l’hygiène et la salubrité du milieu. Il en est de même de la manipulation des matériaux fins (ciment et de sables ; peinture ; etc.) qui risquent d’altérer le plan d’eau. Impact du prélèvement de sable marin On peut aussi craindre le prélèvement abusif de sable de mer le long des plages pour des besoins de construction des infrastructures. Ce phénomène peut contribuer à exacerber le processus d’érosion côtière, ce qui entraînerait d’autres effets néfaste sur le milieu et son environnement. Impacts potentiels sur la biodiversité côtière.
La végétation terrestre et la biodiversité côtière et marine pourraient être affectées durant la réalisation de certaines activités du projet (aménagement quai de pêche et débarcadères) et certaines de ces espèces impactées pourraient être intégralement protégées.
La non-utilisation de la main d’œuvre résidente lors des travaux pourrait susciter des frustrations au niveau local si on sait que le chômage est très présent dans les localités. L’insuffisance de recrutement de la main d’œuvre au niveau local est un impact négatif potentiel de l’exécution des travaux, ce qui pourrait empêcher une appropriation des infrastructures et surtout entraîner des actes de vandalismes sur les ouvrages et équipements.
Risques sanitaires dues aux travaux Dépendant des sites retenus, les travaux d’aménagement de quais ou de débarcadères pourraient générer des nuisances et des désagréments (bruits, poussières, gaz d’échappement etc.) qui pourraient affecter la santé (maladies respiratoires) des ouvriers et des populations qui y seraient exposés durant certains travaux.
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