Auteur : Programme alimentaire mondial (PAM)
Type de publication: Enquête
Date de publication: 2015
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
La consommation alimentaire en Guinée est caractérisée par une bonne variété et diversité est globalement acceptable pour la majorité de la population ; les ménages ayant une pauvre consommation sont peu nombreux (moins de 0,5 % du total). Cependant, ceux qui ont une consommation pauvre, l’ont à la limite de la survie : le SCA moyen étant égale à 11. Cela se vérifie particulièrement dans les régions de Boké, Faranah et Conakry, où les ménages déclarent ne manger exclusivement que des céréales.
Dans la région de Labé environ un ménage sur 10 (10,7 %) présente une consommation « limite »,caractérisée par un manque de protéines d’origine animales et une rare consommation de sucre, huile, légumes et légumineuses (moins d’un jour par semaine). Des légères différences existent parmi le milieu rural et urbain : la consommation alimentaire « limite » affecte 3,6 % de ménages en plus en milieu urbain.
Les ménages en Guinée dévouent une large proportion des dépenses totales à la nourriture. Les dépenses pour l’alimentation représentent plus de 65 % du total pour sept ménages sur dix (68 %)
La nourriture provient principalement des marchés (en moyenne à hauteur de 79 %) et de l’autoproduction (en moyenne 17 %). Cependant des différences entre les groupes de sécurité alimentaire existent : plus les ménages sont en insécurité alimentaire plus l’autoproduction recouvre une place importante dans les sources d’approvisionnement en nourriture. Par ailleurs, les ménages en insécurité alimentaire sévère comptent beaucoup plus sur la chasse et la cueillette sauvage par rapport aux autres (7 %), une pratique que, compte tenu des voies de transmission de la MVE, a été interdite par le Gouvernement.
Les ménages en Guinée dévouent une large proportion des dépenses totales à la nourriture. Les dépenses pour l’alimentation représentent plus de 65 % du total pour sept ménages sur dix (68 %). Cependant, beaucoup de disparités entre les régions existent : si à Conakry les ménages qui dépensent plus de 75 % du total pour l’alimentation sont à peine 16 %, à Boké ils correspondent à 67 % de la population. Particulièrement dans les préfectures de Lélouma, Kouroussa, Gaoual et Koubia et Faranah trois quarts des ménages dévouent à la nourriture plus de 75 % des dépenses totales, ce qui se traduit dans une baisse capacité d’épargner, signe de forte vulnérabilité.
L’insécurité alimentaire touche principalement les ménages qui dépendent de la transformation et de la vente des produits agricoles, des produits vivriers et d’élevage et de la main d’œuvre agricole. Pour les ménages vivant principalement de ces activités la prévalence de l’insécurité alimentaire varie entre 20 et 26 %. Cependant, l’insécurité alimentaire sévère touche uniquement ceux qui dépendent du travail agricole, de la vente des produits vivriers et de la vente des produits d’élevage. Il s’agit d’une insécurité alimentaire chronique car déjà les résultats de l’enquête de 2012 avaient identifié ces groupes comme étant les plus vulnérables à l’insécurité alimentaire sévère.
Les pertes de revenus ont réduit le pouvoir d’achat des ménages : 67 % des ménages enquêtés estiment être confrontés à une réduction de leur revenu par rapport aux douze derniers mois, c’est-à-dire avant l’épidémie
Les ménages en insécurité alimentaire sévère ont un chef sans éducation formelle ou peu éduqué (niveau primaire). Ils sont très pauvres et ont peu d’actifs productifs, ont en moyenne 0,5 ha de terre. Leurs sources de revenu sont souvent irrégulières, comme la main d’œuvre journalière, le petit commerce de produits agricoles et d’élevage. Pour accéder à la nourriture ces ménages dépendent fortement du marché (plus de 75% des dépenses affectées à l’alimentation), mais également de la chasse, vu que 14 % d’entre eux ont subi un choc avec l’interdiction à cette activité.
Les ménages en insécurité alimentaire modérée sont souvent dirigés par un chef sans éducation scolaire formelle ou uniquement alphabétisé. La probabilité d’avoir le chef du ménage décédé d’Ebola augmente dans ce groupe de population. Ces ménages comptent également sur des revenus irréguliers comme la transformation et la vente de produits agricoles et d’élevage et la main d’œuvre agricole. Ils sont très dépendants du marché pour satisfaire leurs besoins alimentaires. Dans les six mois précédant l’enquête ces ménages ont érodé leurs actifs productifs (semence et biens productifs) pour assurer leur consommation alimentaire.
Les pertes de revenus ont réduit le pouvoir d’achat des ménages : 67 % des ménages enquêtés estiment être confrontés à une réduction de leur revenu par rapport aux douze derniers mois, c’est-à-dire avant l’épidémie. Par conséquence, les groupes de moyens de subsistance qui ont plus perdu leurs revenus, et donc leur pouvoir d’achat, ont eu plus de difficultés à assurer leur sécurité alimentaire.
Les ménages de la région de Kankan sont ceux qui ont vu leurs revenus augmenter le plus: de 19 % des ménages en moyenne. Cela est à attribuer à la production agricole record (surtout de la filière du coton), induite par les programmes d’aménagement agricoles initiés par le Gouvernement
Les salariés et les ménages qui dépendent des transferts d’argent ont été moins affectés. Dans les régions de Kankan, Boké et Conakry il y a le plus grand nombre de ménages qui a vu les revenus augmenter. En particulier les préfectures de Boké (Boffa, Boké) sont les moins affectées par les pertes de revenu, probablement grâce à leur position géographique qui permet des échanges commerciaux plus fluides avec la population littorale et surtout la ville de Conakry, comparé aux zones de production qui restent plus enclavées et affectées par la MVE.
Les ménages de la région de Kankan sont ceux qui ont vu leurs revenus augmenter le plus: de 19 % des ménages en moyenne. Cela est à attribuer à la production agricole record (surtout de la filière du coton), induite par les programmes d’aménagement agricoles initiés par le Gouvernement. Les recettes tirées de la production de coton, perçues assez tôt cette année, ont joué en faveur de la hausse des revenus. Nzérékoré et Labé sont les régions les plus affectées par la chute des revenus.
Toutes les couches socio-économiques en sont concernées. A Nzérékoré et Labé les ménages rapportent des pertes de revenus d’en moyenne 45 %. Dans ces deux régions environ trois quarts des ménages dépendent de la main d’œuvre agricole et de la vente des produits vivriers et maraichers et les perturbations sur les filières de la pomme de terre et du riz expliquent cette chute des revenus.
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