Impact environnemental des pratiques agricoles sur le bassin versant de tilé dans la commune urbaine de n’zérékoré, République de guinée, Laboratoire d’Enseignement et de Recherche en Energétique Appliquée, UGANC, Mai 2022

Impact environnemental des pratiques agricoles sur le bassin versant de tilé dans la commune urbaine de n’zérékoré, République de guinée, Laboratoire d’Enseignement et de Recherche en Energétique Appliquée, UGANC, Mai 2022

Auteurs : Simon Pierre Lamah, Alassane Diallo et Amadou Lamarana Bah

Organisation affiliée : Laboratoire d’enseignement et de recherche en Energétique appliquée

Type de publication : Article

Date de publication : 27 Mai 2022

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

Introduction

La croissance de la production agricole au moyen de l’agrochimie et de la mécanisation durant ces dernières décennies a entrainé des dégradations des sols et des eaux dans de nombreuses régions du monde. Ces dégradations varient en fonction des formes et du niveau d’intensification agricole et en fonction du contexte pédoclimatique.

Cependant le continent africain n’est pas à la marge de cette dégradation environnementale due aux pratiques agricoles. En Afrique Centrale, le nord du Cameroun, le sud du Tchad et le nord-ouest de la République Centrafricaine, les zones à écologie fragile utilisées depuis longtemps pour la culture du coton notamment, la surexploitation des terres entraîne des baisses de fertilité et la recherche de nouvelles terres amplifiant ainsi le cycle de dégradation des sols, la perte de fertilité et la désertification progressive de ces zones.

La république de Guinée n’est pas à la marge de cette situation. Ainsi nombreuses pressions exercées par les différents systèmes d’exploitation sur les ressources, dont l’agriculture constitue le véritable défi pour une gestion durable des bassins versants en Guinée. Au niveau national on estime 701 600 ha de terres dégradées entre 2000 et 2010, correspondant à un taux de 2,86 % du territoire national.

Le seul impact positif est l’importance du rendement agricole. Les pratiquants agricoles parviennent à subvenir à certains de leurs besoins par les intrants agricoles. Plus de cinquante familles pratiquent l’agriculture sur les rives du bassin versant de Tilé, dont 99 % estiment avoir 125 Kg de riz par récolte. La population riveraine de Tilé est souvent victime de l’inondation, les intrants agricoles servent par fois à optimiser les pertes enregistrées au moment de l’inondation

La tendance négative est de 649 400 ha et celle des terres en baisse de productivité est de 324 500 ha, soit 50 % [20]. Le nombre de bassin versant en voie de tarissement est élevé surtout dans les communes urbaines, c’est le cas du bassin versant du fleuve Niger et ses affluents : Tinkisso, Mafou, Niandan, Milo, Fié et Sankarani. Cette menace est due aux activités anthropiques notamment les pratiques agricoles. 

Les impacts identifiés dans les différents quartiers traversés par le cours Tilé

Dans chaque quartier traversé, les pratiques agricoles engendrent les mêmes impacts. De façon générale ces impacts sont de deux catégories :

  • Les impacts qui touchent plusieurs éléments du bassin versant en provenance d’une seule source d’impact, ce sont les impacts diffus. Exemple : le labour à un impact sur le cours d’eau, le sol et les espèces aquatiques.
  • Les impacts dont l’élément du milieu est affecté par plusieurs sources d’impacts, ce sont les impacts synergiques. Exemple : la galerie forestière est affectée par la pulvérisation, la mise à feux et le défrichement.

Impact de la pulvérisation sur le cours d’eau et les espèces aquatiques

Pendant cette pratique, certaines gouttelettes tombent directement dans le cours d’eau surtout au niveau des rives dépourvues d’espèces ligneuses. En plus l’herbicide est entrainé dans le cours d’eau surtout pendant la saison pluvieuse par le ruissellement rendant la vie aquatique difficile.

Impact de la pulvérisation sur le milieu humain

Les pulvériseurs ne portent pas des Equipements de Protection Individuelle (EPI), cela dégrade leur état de santé. Cependant, après le travail, ils affirment avoir les réactions suivantes : la toux persistante, des démangeaisons et des douleurs thoraciques.

Impact du défrichement sur le sol

Il favorise l’exposition du sol à l’agressivité pluviométrique et l’installation de l’érosion. Au niveau des champs situés sur les collines qui précèdent les basfonds, la rivière principale et les affluents on enregistre trente (30) traces d’érosion seulement sur les parcelles sans couvert végétal.

Impact de l’arrosage sur le milieu humain

Le système d’arrosage consiste à creuser des petits puits sauvages, dans lesquels les pratiquants puisent pour arroser les cultures maraichères. Ces points d’eau est un danger pour les enfants, qui représentent 70 % des arroseurs. Ensuite d’après les enquêtes chaque année au moins deux (2) enfants tombent dans ces trous, d’autres sont fracturés et les frais médicaux sont supportés par les parents.

Impact de la récolte sur le milieu humain

Le seul impact positif est l’importance du rendement agricole. Les pratiquants agricoles parviennent à subvenir à certains de leurs besoins par les intrants agricoles. Plus de cinquante familles pratiquent l’agriculture sur les rives du bassin versant de Tilé, dont 99 % estiment avoir 125 Kg de riz par récolte. La population riveraine de Tilé est souvent victime de l’inondation, les intrants agricoles servent par fois à optimiser les pertes enregistrées au moment de l’inondation.

Conclusion

Au terme de cette recherche, nous avons abouti aux résultats suivants :

  • 323 personnes âgées au moins 30ans ont été l’objet d’enquête.
  • L’association de cultures occupe plus de 50 % de la superficie cultivée et elle est pratiquée par 46 % des agriculteurs du bassin versant de Tilé.
  • Les impacts identifiés sont au nombre de dix-sept (17) par quartier avec un taux de 94,44 % des impacts négatifs ayant pour source principale la pulvérisation.
  • Le rendement agricole par culture est de 125 kg de riz pour 99 % des pratiquants agricoles.
  • Le degré de perturbation pour les quartiers de Belle vue, Dorota, Kwitèyapoulou, Nyen, Ossud et Wéssoua est à 20 % pour chacun tandis que ceux de Gbaghana, Tilépoulou et Nakoyakpala sont respectivement 10 %, 10 % et 5 %.
  • La forêt riveraine dans le quartier Nakoyakpala est plus dense, soit 50 % de ses rives sont sans couvert végétal, plus de 30 % sont faiblement couvertes.
  • L’évaluation de l’ampleur des impacts a montré 70 % des impacts majeurs, 25 % des impacts moyens et 5 % des impacts mineurs. 44 % des impacts négatifs et l’évaluation précise 5 % mineurs, 25 % moyens et 70 % majeurs.

Ces résultats confirment que les pratiques ont une forte pression sur les éléments du versant Tilé.

 

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