Auteurs : Tamara Aburamadan, Elise Keppler
Site de la publication : Human Rights Watch
Type de publication : Article
Date de publication : Juin 2023
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Depuis plus de deux semaines, le procès historique en Guinée des auteurs présumés de meurtres, de viols et d’autres abus commis le 28 septembre 2009 dans un stade de la capitale, Conakry, est suspendu en raison d’un boycott de la part des avocats des accusés et des parties civiles.
Lors d’une attaque contre une manifestation pacifique en 2009, les forces de sécurité guinéennes ont ouvert le feu sur les manifestants. Plus de 150 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres ont été violées. Puis les forces de sécurité se sont efforcées de dissimuler ces crimes, enterrant les corps dans des fosses communes.
Le ministre guinéen de la Justice, Alphonse Charles Wright, a souligné que l’un des prévenus qui avait demandé un avocat commis d’office en avait obtenu un. Il a ajouté que « si les [autres] parties … disent maintenant qu’elles ne peuvent pas payer [les avocats], l’État […] prendra le relais », mais que le ministère de la Justice « ne bougera pas d’un iota » pour inscrire au budget de quoi payer les avocats actuels.
Un Comité de pilotage pour le procès du massacre du stade, composé d’autorités guinéennes et de partenaires internationaux de la Guinée, dont les Nations Unies, l’Union européenne et les États-Unis, pourrait aider à sortir de l’impasse actuelle et à résoudre les questions budgétaires. Deux sources d’inspiration pourraient être trouvées dans les arrangements concernant l’aide juridictionnelle pour les procès complexes des accusés de certains crimes particulièrement atroces, qui se tiennent au Sénégal et en République centrafricaine.
L’ouverture impatiemment attendue de ce procès en Guinée, 13 ans après le massacre, et les progrès de la procédure ont généré de l’espoir pour les victimes et pour leurs familles. Avant l’actuel hiatus, les juges ont entendu les dépositions de tous les accusés – dont un ancien président et d’anciens ministres – et de dizaines de victimes, lors de séances du tribunal qui ont été suivies attentivement en Guinée.
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