L’urgence d’une transformation économique pour la « Guinée du futur », programme d’Ousmane Doré

L’urgence d’une transformation économique pour la « Guinée du futur », programme d’Ousmane Doré

Lien vers le document original

L’URGENCE D’UNE TRANSFORMATION ÉCONOMIQUE POUR LA « GUINÉE DU FUTUR »

La transformation économique pour une Guinée émergente 

  • Placer le secteur privé au centre de notre programme de développement en tant que véritable moteur de la croissance économique et de création de l’emploi.
  • Renforcement de l’intégration régionale car nous devons nous intégrer dans le marché mondial non pas en tant qu’économie de comptoir ou de rentes, mais comme une ÉCONOMIE SEMI DÉVELOPPÉE en capacité de transformer peu ou prou tout ce qu’elle produit, une économie de manufactures, industrialisée ou semi industrialisée.
  • Mise en place d’une politique agricole ambitieuse qui vise à la modernisation de notre système agricole et à une meilleure productivité.
  •  Faire coexister deux types de développement : d’un côté un développement exogène avec la mise en place de vastes projets régionaux dans l’agro-industrie et de l’autre un DÉVELOPPEMENT ENDOGÈNE ET AUTOCENTRÉ visant à atteindre rapidement l’AUTOSUFISANCE ALIMENTAIRE.

Mise en place de grands pôles régionaux de développement

  • Mise en place de vastes plans de développement régionaux avec la création de grands « PÔLES DE DÉVELOPPEMENT » qui auront pour objectif la mise en valeur de chaque région du pays selon ses potentialités et ses spécificités.
  • Dotée  chaque région de la Guinée d’une Autorité d’Aménagement et de Mise en Valeur de son territoire, pour penser et mettre en œuvre, en coordination avec l’État, la politique de développement régional.

Prospérité partagée—Résoudre l’inclusion sociale et les problèmes du monde rural

  • Une priorité absolue sera accordée au développement du monde rural. l’agriculture sera l’un des principaux axes de développement sur le chemin de l’émergence économique.
  • Lever les contraintes majeures, d’ordre structurel, technique et institutionnel ainsi qu’au manque de financement qui pèsent sur le développement de ce secteur.
  • Des politiques et outils seront mis en place pour permettre aux petits exploitants agricoles, dont la grande majorité est piégée dans une trappe à pauvreté, d’améliorer leur capacité de production et de commercialisation, notamment à travers un meilleur accès aux marchés, aux financements et aux technologies.
  •  Les questions d’incitations pour les producteurs, et en particulier les questions de la sécurité foncière et de l’encadrement du marché recevront une attention soutenue.
  • Création d’ un statut de « JEUNES AGRICULTEURS MODERNES » pour favoriser le retour à la terre et inverser la tendance à la migration vers les villes en même temps que nous mettrons en place un programme ambitieux d’alphabétisation fonctionnelle en direction de l’ensemble des paysans.
  • Le monde rural bénéficiera des retombées positives du développement du secteur minier, à travers une demande accrue de produits agricoles et l’utilisation des infrastructures de transport des produits miniers.
  • Des infrastructures économiques et sociales (hôpitaux, écoles, télécommunications, routes, stades, maisons de la jeunesse et de la culture, etc.) de qualité, y seront construites à partir des fonds de développement local alimentés entre autres par les recettes minières.

Combler le déficit infrastructurel et énergétique

  • Construction de nombreuses routes, voire des autoroutes, des ponts, de nombreux ouvrages d’art. Nous avons besoin aussi de chemins de fer et d’aéroports locaux. Mais il nous faut aussi de l’eau et de l’énergie bon marché pour nos populations rurales et pour nos usines et unités industrielles de transformation et pour nos entreprises, bref pour nos opérateurs économiques.
  • Concernant le gap énergétique, notre ambition est de poursuivre la réalisation de grands projets hydro électriques, mais aussi de nous lancer dans les énergies renouvelables (énergies éoliennes, énergie solaire, bio masse, etc.).
  • Légiférer en matière d’énergies renouvelables afin que, par des incitations fiscales, nous attirions les meilleures entreprises et projets. L’objectif recherché est d’accroître l’accès à l’énergie pour tous, mais aussi d’amorcer la phase d’industrialisation dont le pays a besoin pour son émergence.
  • Mobilisation  des ressources importantes auprès des bailleurs de fonds, des partenaires au développement, mais aussi des grandes multinationales dans le cadre de projet BOT ce qui donnera naissance à des ouvrages à péages pour le remboursement et la création de fonds d’entretien.
  • Tout recours à l’endettement se fera avec prudence pour financer le développement, stabiliser les fluctuations macroéconomiques et autres fluctuations à court terme, et fournir des actifs sûrs et liquides à l’investissement participatif du secteur privé.
  • Au-delà de la question du financement, la priorisation des investissements, dans un contexte de besoins immenses, mais aussi de capacités financières limitées, demeure un défi important. La coordination de l’exécution des projets, notamment le suivi des délais et de la qualité, sera donc profondément améliorée.
  • Des efforts financiers seront consentis pour la maintenance des infrastructures et actifs, soit dans le cadre du budget de l’Etat ou à travers la mise en place des fonds d’entretien routier (FER) de 2e génération, mais aussi la mise en place d’une organisation institutionnelle adéquate permettant d’assurer une gestion efficiente de ces fonds.

Chômage–Mettre le Guinéen au travail

  • À court et moyen termes, des mesures de lutte contre le chômage des jeunes porteront sur la mise en place d’une série de projets de promotion d’emploi en leur faveur dans l’auto-emploi et les emplois HIMO (Haute Intensité de Main d’oeuvre),la réforme du code du travail qui autorise et protège formellement les entreprises à prendre des jeunes en stage pour leur formation professionnelle, le code minier qui oblige les entreprises à participer à la formation de la main-d’oeuvre locale, la mise en oeuvre des projets visant l’amélioration des compétences des jeunes diplômés et le financement de leurs projets d’entreprises économiques.
  • À long terme, des mesures d’ordre structurel porteront sur la création des offres d’emploi, dans le cadre des projets d’investissement, avec le lancement de grands travaux d’infrastructure d’envergure pour relancer la croissance.
  • L’État jouera un rôle moteur dans l’accélération de la croissance, l’emploi et le développement économique et social. Il fera de la création de richesse et de la lutte contre les inégalités sociales un axe majeur de ses interventions en promouvant une croissance inclusive forte reposant sur les secteurs à fort potentiel de création d’emplois, notamment l’agriculture, les BTP et les industries manufacturières.
  • Dans le secteur de l’agriculture en particulier, nous mettrons en place les zones de transformation agricoles permettant le développement du secteur à travers les chaînes de valeurs agricoles. Pour cela, l’État appuiera les communautés rurales à travers le financement des infrastructures rurales nécessaires (pistes reliant les zones de production aux zones de transformation et aux marchés, énergie et silos de conservation, etc.). En phase avec cette initiative, l’État engagera un programme de formation en entreprenariat des jeunes dans l’Agriculture et les inciter à créer des business dans ce secteur en apportant des financements en partenariat avec les banques.
  • L’État améliorera les instruments de lutte contre le chômage qui touche particulièrement les plus fragiles. En ce qui concerne le chômage des jeunes, nous proposons la mise en place d’une politique de jeunesse qui tienne davantage compte des besoins et aspirations des jeunes.
  • L’implication totale des partenaires sociaux dans la détermination des opportunités, des conditions de travail appropriées et des niveaux de rémunération des jeunes pourrait être impérative.
  • Une des priorités sera la promotion de l’esprit entrepreneurial surtout dans le cadre de l’économie numérique qui offre de nos jours une solution à de nombreux problèmes : corruption, éducation, sécurité, santé, etc.
  • Il est clair que le numérique africain est devenu une fabrique d’insertion sociale avec des jeunes entrepreneurs au coeur de la révolution. Comme l’ont illustré les retombées issues de la création des smartphones, M-Pesa, M-Peka, Orange-monnaies et autres instruments comme les drones, la révolution numérique offre de nombreuses opportunités de création d’emploi et de richesse. Nous encouragerons et accompagnerons de telles initiatives en créant un cadre législatif et régulateur propice permettant à notre économie de faire un véritable bond ou saut de grenouille « leapfrog » comme l’ont fait certains pays émergents.

Education–Réhabiliter le système éducatif guinéen

  • L’école guinéenne sera LA PRIORITÉ DES PRIORITÉS. Elle sera déclarée URGENCE POLITIQUE NATIONALE DE PREMIER ORDRE.
  • Décréter l’État d’urgence et  ouvrir le plus vaste chantier de réhabilitation de l’école guinéenne de l’ère post-indépendance.
  • Repenser le système éducatif guinéen  de fond en comble pour, d’une part, le professionnaliser à outrance et, d’autre part, pour le doter de « pôles d’excellence » afin d’en faire un système performant de sélection des cadres et des élites dont nous avons besoin pour prendre en charge notre administration publique, notre économie et le développement du pays, mais aussi, afin de mettre sur le marché du travail au bénéfice de notre secteur privé des agents et cadres de haut niveau suffisamment qualifiés pour répondre à tous leurs besoins.
  • Susciter le plus large consensus possible jusqu’à créer l’« UNION SACRÉE » des élites politiques et des citoyens autour de l’école guinéenne afin de la sanctuariser et de la mettre durablement à l’abri des péripéties et soubresauts de la vie sociale et politique en Guinée.
  • Le slogan : «NE TOUCHEZ PAS A MON ÉCOLE » sera popularisé et consacré. Cela afin que nul n’ignore le sens et le fondement de cette « UNION SACRÉE », à savoir que l’école guinéenne est devenue une vraie institution sacrée et s’inscrit dans la préoccupation constante du gouvernement et des populations guinéennes.
  • L’école guinéenne sera ainsi déclarée « FILLE AÎNÉE DE LA NATION GUINÉENNE ».Et la décennie à venir sera déclarée : « DÉCENNIE DE L’ÉCOLE POUR TOUS ET POUR CHACUN ». Notre but ultime est de faire entrer de façon irréversible la Guinée dans l’ère de la connaissance et des savoirs et préparer les générations futures à affronter le nouveau monde qui s’annonce. Aussi, dès que nous en aurons évalué sa faisabilité économique et financière, l’école sera-t-elle obligatoire dans notre pays jusqu’à la classe de 3ème.
  • Investir massivement dans l’école tant dans la formation des formateurs, dans les infrastructures, que dans les contenus et supports pédagogiques. Nos universités et grandes écoles doivent être reconnues mondialement comme des pôles d’excellence. Pour y arriver, nous accorderons une attention toute particulière au « statut de l’enseignant » en Guinée.
  • L’enseignant guinéen doit être le mieux payé des fonctionnaires. Mais pour devenir enseignant en Guinée, le parcours doit être véritablement celui du combattant, car l’enseignant est le pilier névralgique de la formation.
  • Préparer la « Guinée du Futur » et changer ce pays en une génération,  en ayant des  enseignants mieux formés et préparés à relever le défi de faire passer la Guinée de « l’abîme à la lumière ».
  • Rendre l’autorité, le respect et la considération à l’enseignant guinéen par son nouveau statut, par sa formation et par son savoir.
  • Plaider devant le peuple de Guinée et en prenant à témoin l’Histoire la création d’un Fonds souverain de sauvegarde de l’école guinéenne afin de mobiliser les ressources dont nous avons besoin et de pérenniser l’ambitieuse politique de restauration du système éducatif dont nous sommes porteurs. Le financement de ce fonds sera l’affaire de tous les Guinéens, du plus petit au plus grand, du plus âgé au moins âgé.
  • Convoquer des « ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ÉDUCATION » pour repenser ensemble notre système éducatif et le mettre au diapason des nouveaux défis du développement guinéen.
  • Déployer des efforts  pour faire reculer massivement l’analphabétisme qui, à tous les égards, est « un crime contre l’humanité » en Guinée.
  • Nos langues nationales seront enseignées de façon formelle dans nos différents établissements scolaires et cela dans le cadre d’une politique volontariste de valorisation des langues nationales et de notre culture nationale.

Santé-Améliorer le système de santé

  • Renouer avec une offre sanitaire de qualité
  • Réorienter notre politique de santé publique.
  • Convier tous les acteurs et partenaires de la santé ainsi que nos populations s aux « ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA SANTÉ » pour redessiner le nouveau visage de l’hôpital public et les stratégies en matière de santé publique et nous aider à concevoir et à mettre en place un « PLAN URGENCE HÔPITAL PUBLIC ».
  • Fondation d’ un pays où le préventif prend le pas sur le curatif, un pays où l’on se soucie de mettre en relation études, sport et santé en vue de préserver notre jeunesse des pires fléaux d’ici et d’ailleurs.