Paludisme congénital en Guinée/ Congenital Malaria in Guinea, Revue internationale des Sciences Médicales d’Abidjan, 2019

Paludisme congénital en Guinée/ Congenital Malaria in Guinea, Revue internationale des Sciences Médicales d’Abidjan, 2019

Auteurs : DIALLO Sory Ibrahima, BAH El hadj Mamoudou, BARRY Mamadou Ciré, DOUKOURE Mamadou Aliou, DIALLO Thierno Saidou et SOW Sadou

Organisation affiliée : Revue Internationale des Sciences Médiales d’Abidjan

Type de publication : Article

Date de publication : 2019

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

Introduction

L’Afrique de l’Ouest, tout comme le reste de l’Afrique Sub-Saharienne, se retrouve parmi les zones endémiques d’infestation palustre. La cible la plus vulnérable concerne les femmes enceintes et les enfant de moins de 5 ans. Il constitue l’une des causes majeures de mortalité materno-fœtale et même néonatale. Le risque pour un nouveau-né d’être infecté est encore plus grand quand sa mère est paludéenne. L’infestation palustre du nouveau-né (paludisme congénital) est, en amont, dû à une transmission à travers le placenta. Le paludisme congénital du nouveau-né révèle deux formes :

  • le paludisme congénital infestation avec la présence du plasmodium dans le sang du cordon ombilical ou le sang périphérique (asymptomatique chez le nouveau-né de moins de sept jours) dont la guérison est spontanée durant les deux à trois jours.
  • le paludisme congénital maladie quant à lui est symptomatique, avec des manifestations cliniques qui surviennent au cours des sept premiers jours de la vie. Il faut réaliser un diagnostic différentiel entre le paludisme congénital maladie du paludisme néonatal qui est due à une inoculation précoce post-natal survenant dans les premiers 28 jours souvent après le septième jour de vie.

Les initiatives en matière de lutte contre le paludisme se sont intensifiées ces cinq dernières années, avec la mise en œuvre d’intervention à haut impact de lutte contre le paludisme :

  • distribution de masse gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue d’urée d’action (MILDA) entre 2013 et 2016;
  • la gratuité de prise en charge des cas de paludisme et de développement de prise en charge communautaire. Malgré ces efforts, le paludisme représente encore un réel problème de santé chez les enfants.

Cet article avait, pour objectif d’évaluer les aspects épidémiologiques, biologiques et les facteurs influençant la survenue du paludisme congénital infestation dans 16 maternités du pays.

Fréquence

Durant la période de notre étude, nous avons prélevé et examiné 1773 nouveau-nés, 130 ont présenté une parasitémie positive soit un taux d’infestation de 7,30. Nos résultats sont inférieurs à ceux trouvé précédemment en 2015 à Brazzaville : 8,2%, en 1995 à Abidjan :19,7% et en 2000 à Niamey :13,3% mais supérieurs à ceux obtenus au Nigéria en 2006 avec 5,1%.

Les initiatives en matière de lutte contre le paludisme se sont intensifiées ces cinq dernières années, avec la mise en œuvre d’intervention à haut impact de lutte contre le paludisme

Nous avons constaté que quel que soit les sites de prélèvement, le dépistage du plasmodium était plus élevé au niveau du placenta que les autres sites de prélèvement (cordon ombilical et talon). La notification de parasites (plasmodium) placentaire est l’indicateur pour évaluer les mesures de prévention du paludisme durant la grossesse. L’avantage est que dans notre étude, les prélèvements ont été réalisés non seulement au niveau des nouveau-nés mais aussi sur le placenta et le cordon ombilical.

Caractéristiques des nouveaux nés

Notre étude a rapporté que 51,4 % des nouveau-nés étaient de sexe masculin soit un ratio de 1,1. Plus de Quatre-vingt-neuf (89,3%) des nouveau-nés avaient un poids normal à la naissance contre 7,3% de nouveau-nés de faible poids de naissance. Il ressort de cette étude que la non prise de TPI est un facteur de risque de survenue de faible poids de naissance. Nous avons constaté également 27% de cas d’hyperthermie chez les nouveau-nés.

Caractéristiques des mères

L’âge moyen de nos parturientes était de 25,6 ± 14,5, les plus jeunes d’entre elle représentaient 20,3%. Malgré la prophylaxie et l’utilisation du Moustiquaire Imprégné d’insecticide à Longue Durée d’Action pour prévenir le paludisme pendant la grossesse, 48,4% de nos parturientes ont développé un paludisme pendant cette période et 53,1% d’entre elles n’avaient pas été scolarisées. Il est ressorti que le paludisme pendant la grossesse accroit la survenue du paludisme congénital. Ainsi, bien qu’une bonne prophylaxie influence la survenue du paludisme congénital, il est important d’anticiper pour dépister les facteurs de risques pour minimiser le risque.

Conclusion  

Notre étude a montré que le paludisme congénital est d’actualité dans notre pays et que sa prévalence était de 7,4%. Certes la prise effective des TPI protège la mère et non le fœtus, mais notre étude a montré qu’un grand nombre de nouveau-nédont les mères n’ont pas bénéficié de traitement préventif intermittent ont eu une goutte épaisse ou un TDR positifs. L’utilisation correcte du MILDA a montré une corrélation significative avec la positivité de la goutte épaisse chez le nouveau-nés.

 

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