Historique
Historiquement, le territoire actuel de la région administrative de Mamou a été le principal foyer de l’Etat théocratique du Fouta Djallon. La capitale Timbo et plusieurs des diwe (provinces autonomes) étaient localisés dans la région (Timbi, Fugumba, Bhouria, etc.). A l’époque coloniale, Mamou a appartenu avec Forécariah et Dubréka au triangle bananier de la Guinée à un moment où celle-ci tirait l’essentiel de ses ressources en devises, de l’exportation des produits agricoles. De par sa position géographique, la préfecture de Mamou (chef-lieu de la région) porte le surnom de « ville carrefour ».
Elle constitue une voie d’accès incontournable aux autres régions de la Guinée et abrite la source des principaux cours d’eaux du pays et de sa sous-région (Konkouré, Bafing, la Kaba et fleuve Sénégal). C’est à la région de Mamou, que la Guinée doit son nom de « château d’eau de l’Afrique de l’Ouest ». En tant que région administrative, Mamou a été créée par la Loi 027/CTRN/94 en date du 18 Août 1994. Elle forme avec la région administrative le grand ensemble de la Moyenne Guinée ou Fouta Djallon.
Géographie
La région de Mamou est située à l’Est de Conakry à 268 km entre la 9e et 12e latitude nord et les 11e et 12°53 longitude ouest, et occupe une position privilégiée notamment à travers son chef-lieu du même nom, qui se trouve la croisée des principales artères desservant le pays. Située à 270 km de la capitale, la ville de Mamou, au croisement des Routes nationales n°1, n°2 et n°4, est en effet l’un des plus importants carrefours du pays. Quant à la région, elle est délimitée par les régions de Labé (au nord), Kindia (à l’ouest), Faranah (à l’est) et la Sierra Leone (au sud).
Le relief de la région est caractérisé par les montagnes et plateaux variant entre 700 m et plus de 1000 m d’altitude. Les principaux sommets sont : Le mont Tinka à Dalaba (1 425 m), le mont de la table de Maci à Pita (1 264 m) et le mont Banga à Mamou (1 176 m). Son climat est de type tropical modifié, « Foutanien » avec deux saisons de presque égale durée. Le climat varie d’une saison à une autre des maxima et minima (26° maxima et des minima allant de 14 à 18°).
Situation démographique
La région de Mamou couvre une superficie de 17 074 km² avec une population de 732.117 habitants dont 400.396 femmes et 331.721 hommes, pour une densité moyenne de 43 habitants/ km² (RGPH-2014). En 2016, cette population est passée à 781.091 habitants (INS, 2018). Les femmes représentent 54,56% de la population de la région où la très grande majorité des habitants vit en milieu rural (plus de 80%).
La population de la région administrative de Mamou est composée de plusieurs groupes ethniques dont les principaux sont : les Peulhs, les Dialonkés, les Malinkés, les Soussous, les Limbas, les Kissiens, les Tomas, les Guerzés, les Manos. Véritable mosaïque d’ethnies et de langues à très large prédominance peulh (et de la langue Pular), la région symbolise là – aussi son caractère de « ville carrefour ». L’Islam est la religion dominante.
Organisation administrative
Couvrant 28,6% de la superficie de la Moyenne Guinée, la région de Mamou comprend 3 préfectures (Mamou, Dalaba et Pita), 33 sous-préfectures, 3 communes urbaines, 33 communes rurales, 290 districts, 37 quartiers et 1 361 secteurs.
Aspects socio-économiques
Les principales activités économiques de la région sont dominées par l’agriculture, l’élevage, le commerce, l’artisanat, l’exploitation forestière et plus ou moins les services. L’agriculture, bien que restant de très loin la première activité économique de la population rurale, n’assure plus un revenu suffisant aux paysans leur permettant de s’auto – suffire (sauf à quelques rares exceptions constituées par les productions maraîchères : pomme de terre, tomate, oignon, aubergine, piment, etc.). Les principales cultures sont : le riz, le maïs, le fonio, la pomme de terre, la patate, le taro, le manioc, l’arboriculture et les cultures maraîchères.
La culture de la pomme de terre a connu un réel progrès au Foutah en général et en particulier dans la région de Mamou. Une puissante organisation des producteurs spécialisés en filières dénommée Fédération des paysans du Foutah Djallon (FPFD) ayant son siège à Timbi – Madina (Pita), grâce à l’encadrement technique des services de l’Agriculture et ses partenaires a pu hisser la région au rang de leader national en matière de production de la pomme de terre. La production se pratique dans toutes les 3 préfectures de la région, notamment à Timbi-Madina (Pita), Soumbalako (Mamou) et Dalaba. La production tourne autour des 25 tonnes à l’hectare.
Le Programme gouvernemental de la fête nationale tournante initié depuis 2012, a permis la réalisation de soixante (60) infrastructures administratives et socio-économiques en 2014 à Mamou.
Plusieurs contraintes freinent le développement socio-économique de la région de Mamou. Parmi les plus importantes, il convient de mentionner l’exode rural, l’insuffisance d’investissement dans les secteurs du tourisme, de l’artisanat et des services, et la faible diversification de l’économie régionale.
Cependant, la région de Mamou dispose de plusieurs atouts/opportunités qui peuvent être exploités pour asseoir un véritable développement :
- importantes potentialités hydro-agricoles et énergétiques,
- position géographique privilégiée,
- opportunités de diversification des activités non agricoles notamment : le tourisme, l’hôtellerie, l’artisanat, la pêche, les PME, PMI et autres services.
A cela, s’ajoute le dynamisme de sa population, l’existence et le fonctionnement des organisations paysannes comme par exemple, la Fédération des paysans du Fouta Djallon dont le siège est à Timbi-Madina (Pita) qui a réussi à insuffler un dynamisme nouveau à la population, la productivité et la commercialisation des produits agricoles comme la pomme de terre, l’oignon et la tomate. La contribution de la région administrative de Mamou dans la production nationale de ces trois filières est respectivement de 98%, 60% et 50% pour la pomme de terre, l’oignon et la tomate. Pour la pomme de terre, la région reste le leader national.
Dans le sillage des atouts pour soutenir le développement de la région, il conviendrait d’encourager l’agriculture, notamment les barrages hydro-agricoles de Dounkimagna (Dalaba), de Bafing 1 et 2 dans Tolo (Mamou), de capacités respectivement de 710.000, 538.000 et 78.000 m3 d’eau. A ces derniers, il faut ajouter les aménagements des plaines de Kankalabé (Wansan et Mansaya), de Hollandé Thyalé (Pita) et de Soumbalako (Mamou). Et enfin l’existence des 2 unités industrielles qui, bien que non fonctionnelles actuellement, pourraient être redynamisées : la conserverie de Mamou et l’usine d’outillage agricole USOA.
Sources
Crédit photo : villedemamou.com
Site officiel du Ministère en charge des investissements et des partenariats publics privés (Guinée) https://www.invest.gov.gn
Institut National de la Statistique (Guinée) : http://www.stat-guinee.org
Institut national de la statistique (Perspectives démographiques de la Guinée, décembre 2017)
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