Présentation de N’zerekore

Présentation de N’zerekore

Géographie

La région couvre une superficie de 37.658 km², soit 18% du territoire national. Ses frontières correspondent dans l’ensemble à celles de la région naturelle de la Guinée forestière. Elle est située au sud-est du pays. La région est limitée au nord par la région naturelle de la Haute Guinée, au sud par la République de Libéria, à l’est par la République de Côte d’Ivoire et à l’ouest par la République de Sierra Léone.

Le climat est celui de la dorsale guinéenne, généralement de type équato-guinéen. Il est une variante du climat subéquatorial guinéen et apporte l’harmattan qui se fait plus rigoureux à Beyla. Deux saisons se succèdent : une saison pluvieuse de mars à novembre et une saison sèche de décembre à février. En raison de ce climat, on distingue d’importantes zones de production agricole. Malgré son relief accidenté, les cours d’eau de la région obéissent au rythme saisonnier des pluies. Les principaux cours d’eau sont :

  • la Makona et le Niandan qui prennent leur source dans le massif du Daro ;
  • le Djon, le Cavally et le Diani qui prennent source dans le massif du Nimba.

La pluviométrie annuelle moyenne est de 1600 à 2000 mm. La couverture végétale se caractérise par la forêt dense au sud et une végétation de type savane au nord. La région de N’Zérékoré qui a un relief très accidenté, est dominée par deux grands massifs montagneux : le massif de Daro à Guéckédou dont le point culminant est le Mont Konossou (1345 m) et le massif du Nimba (1752 m) dans la Préfecture de Lola avec un prolongement de la chaîne de Simandou dans Beyla (1656 m). La flore est variée et constituée de savanes arborées et des îlots de forêts au nord dans les Préfectures de Beyla et Guéckédou et de forêts denses au sud à Macenta (Forêt classée de Ziama), à N’Zérékoré, Yomou (forêt classée de Diécké) et à Lola (forêt classée de Déré). La faune est très riche et comprend des biches, des antilopes, de petits gibiers et des animaux aquatiques (hippopotame, caïman, crocodile dans les grands cours d’eau).

La réserve naturelle intégrale du Mont Nimba s’étend à 70% sur le territoire de la Guinée (le reste se trouve en Côte d’Ivoire). Elle est classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO et recouvre l’essentiel de l’écotope du Mont Nimba, qui abrite plus de 200 espèces endémiques. La réserve de biosphère du Massif de Ziama abrite, elle, plus de 1 300 espèces de plantes et plus de 500 espèces d’animaux

Situation démographique                                            

Avec une population estimée en 2016 à 1.689.799 habitants, la région de N’zérékoré est la 3e la plus peuplée de Guinée, après Kankan et Conakry. Le taux d’accroissement démographique annuel moyen est de 3,7%. S’élevant à 870 847 habitants, les femmes représentent 51,62% de la population.

La région est composée d’une mosaïque d’ethnies généralement regroupée sous le vocable « Forestiers », rappelant la région naturelle caractérisée par la forêt. Les plus importantes sont : les Guerzés, Kissis, Manos, Koniankés et Tomas. Dans la Préfecture de Beyla, ce sont toutefois les Koniankés (proche des Malinké) qui sont majoritaires. On note également une présence de plus en plus importante des groupes ethniques des autres régions naturelles due aux migrations pour des raisons économiques : Malinkés, Peulhs, Soussous, etc.

A l’inverse des autres régions de Guinée, qui sont majoritairement musulmanes, la région de Nzérékoré est le principal foyer des communautés d’animistes et de chrétiens : près de 22 % d’animistes, 15 % de chrétiens et catholiques, et 5 % de chrétiens protestants (surtout des évangéliques), le reste de la population étant composé de musulmans.

Organisation administrative

La région de N’zérékoré comprend six (6) Préfectures (Beyla, Lola, Macenta, Guéckédou, N’Zérékoré et Yomou), 60 sous-préfectures, 6 communes urbaines, 60 communes rurales, 774 districts, 104 quartiers, 2 550 secteurs.

Aspects socio-économiques

La région administrative de N’zérékoré présente des spécificités très importantes. Elle est à la fois la plus éloignée de Conakry (située à 870 km), la plus enclavée et la moins urbanisée. Elle présente des caractéristiques démographiques qui ont entraîné d’importants problèmes de population. Les conflits socio-culturels (ethniques, religieux ou socio-économiques) ont entraîné des violences inouïes en Guinée Forestières depuis 2010 : Galakpaye en 2011, Zogota en 2012, Koulé et Nzérékoré en 2013, occasionnant plus de 120 morts et des centaines de blessés, sans compter les dégâts matériels.

L’exposition particulière de la région aux conflits violents est liée à des facteurs structurels non négligeables. La position géopolitique de la région la confronte à des risques de violence plus importants qu’ailleurs dans le pays. Les trois Etats voisins avec lesquels elle partage des frontières ont tous été en proie à des guerres civiles atroces ces dernières décennies : Libéria (1989-2003), Sierra Léone (1991-2002) et Côte d’Ivoire (2002-2007).

Le chef-lieu de la région est relié aux cinq préfectures relevant de sa juridiction et aux trois pays limitrophes par des routes en grande partie non revêtues et dégradées à l’exception des axes Lola centre-N’Zérékoré, Macenta-N’Zérékoré et une partie de Guéckédou.

L’agriculture reste l’une des occupations principales des populations. Le type d’agriculture est varié : cultures vivrières (riz, maïs), tubercules (manioc, patate douce, taro), culture d’exportation (café, cacao, cola, huile de palme), culture maraîchère (laitue, tomate, gombo, concombre, aubergine). Il existe aussi de nombreuses PME (petites et moyennes entreprises) principalement dans la couture, coiffure, menuiserie teinture raphia, mécanique, boulangerie, boucherie, tapisserie, etc.

La région dispose par ailleurs d’importantes potentialités liées notamment à son positionnement géographique. Les différents massifs montagneux renferment d’importants gisements de fer, de granite, de calcaire, de graphite. On y trouve de l’or, du diamant et de l’uranium. Dans toutes les préfectures de la région s’étendent de grandes superficies de bas-fonds inventoriés qui sont estimées à 395.744 ha et des plaines et coteaux évalués à 1.600.000 ha. Il faut noter également, l’existence de 8 bassins fluviaux totalisant 20.023 km² avec 37 barrages à usages multiples identifiés et 256.000 ha de forêts classées. Pour une relance rapide du développement, les atouts de la région sont principalement :

(1) l’existence de potentialités hydro-agricoles et d’un important cheptel de bovins, d’ovins et caprins ;

(2) l’éveil de la population pour son développement local ;

(3) la présence des projets, ONG et programmes sur le terrain ;

(4) une expertise locale en progression ;

(5) une volonté politique et un leadership régional manifeste et

(6) une émergence d’activités dans le secteur privé.

A l’instar des autres régions de la Guinée, N’zérékoré est confrontée à des contraintes qui rendent difficile son essor économique. Le relief accidenté de la région est constitué de plusieurs bas-fonds et cours d’eau qui rendent la circulation difficile, particulièrement pendant la saison pluvieuse. Cette situation accentue l’enclavement de plusieurs villages de la région et l’accès aux zones de grandes potentialités agricoles.

La population s’alimente en grande partie des produits halieutiques venant de la Basse Guinée à cause de l’insuffisance de poissons dans les cours d’eau de la région. Enfin, la faiblesse des ressources humaines compétentes, constitue une autre contrainte à laquelle bute le développement local, notamment dans la mise en œuvre de la planification contractuelle et décentralisée. Celle-ci se manifeste au double plan quantitatif et qualitatif au niveau des collectivités décentralisées et des structures déconcentrées de l’administration régionale et préfectorale.


Sources

  • Crédit photo : Lien
  • Site officiel du Ministère en charge des investissements et des partenariats publics privés (Guinée) https://www.invest.gov.gn
  • Institut National de la Statistique (Guinée) : http://www.stat-guinee.org
  • Institut national de la statistique (Perspectives démographiques de la Guinée, décembre 2017)
  • Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH), 2014

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