Auteur : Groupe de la Banque africaine de développement
Type de publication: Rapport
Date de publication: 2019
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La Guinée possède un vaste potentiel de développement, qu’elle n’a pas encore suffisamment exploité à cause d’importants facteurs de fragilité. Malgré les crises politique et sanitaire auxquelles le pays a dû faire face au cours de la dernière décennie, un certain nombre de progrès ont été observés dans le domaine économique.
La crise politique qu’a connue la Guinée, entre 2008 et 2010, a fortement pénalisé l’activité économique, comme le montre la régression du PIB en 2009. Depuis lors, le pays a connu une relative stabilité politique, et le Président Professeur Alpha Condé a été élu en 2010 puis réélu en 2015. Cependant, l’épidémie du virus Ebola, entre décembre 2013 et mai 2016, en plus de ses conséquences humanitaires et sanitaires, a eu un effet néfaste sur l’économie guinéenne ; le taux de croissance du PIB a chuté de 5,9 % en 2012 à 3,5 % en 2015.
Depuis 2016, principalement grâce à la reprise de la production minière, la croissance a redémarré et s’est établie à 10,5 % en 2016, puis a subi une légère baisse à 9,9 % en 2017.En conséquence des différentes crises, le PIB par habitant de la Guinée avait insuffisamment progressé entre 2007 et 2015 par rapport à celui de l’ensemble des pays bénéficiaires du FAD, mais grâce aux efforts importants pour une meilleure gestion macro-économique et pour la réalisation des investissements structurants au niveau des infrastructures énergétiques et routières, il a augmenté de manière significative depuis 2016 pour s’établir à 823 $ en 2017.
Le niveau de la dette publique a baissé de 69 % du PIB en 2010 à 27,2 % en 2012 après que la Guinée ait atteint le point d’achèvement de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). La dette publique a progressivement augmenté pour atteindre 37,2 % du PIB en 2017, suite à d’importants emprunts contractés à partir de 2013, pour financer des infrastructures énergétiques et routières structurantes et prioritaires.
En outre, les autres principaux indicateurs macroéconomiques se sont améliorés ces dernières années : l’inflation qui était de 15,5 % en 2010 est tombée à 7,3 % en 2015 ; elle a été maîtrisée grâce à la conduite d’une politique monétaire prudente, même si elle a légèrement redémarré pour atteindre 9,5 % en 2017. Le niveau de la dette publique a baissé de 69 % du PIB en 2010 à 27,2 % en 2012 après que la Guinée ait atteint le point d’achèvement de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). La dette publique a progressivement augmenté pour atteindre 37,2 % du PIB en 2017, suite à d’importants emprunts contractés à partir de 2013, pour financer des infrastructures énergétiques et routières structurantes et prioritaires. Toutefois, le risque de surendettement du pays reste modéré.
L’Index Mo Ibrahim de la gouvernance africaine a progressé au cours de la dernière décennie, même s’il reste en dessous de la moyenne des pays bénéficiaires du FAD. Parmi les aspects de la gouvernance dans lesquels les progrès les plus notables ont été observés, on peut citer : la participation, les droits de l’homme, l’état civil et le climat d’investissement. Les appuis de la Banque aux réformes Les appuis de la Banque ont permis d’obtenir de bons résultats en matière de gouvernance en Guinée et ses opérations ont contribué,
Au cours de la dernière décennie, la Banque a financé neuf opérations, pour une valeur totale de 68,21 millions UC, dans le domaine de l’appui à la gouvernance. Les projets les plus importants ont été mis en œuvre dans les domaines de la gouvernance minière, du renforcement des capacités en matière de gestion économique et financière, de l’appui aux réformes économiques et financières, et du renforcement des capacités de l’administration.
La Banque a soutenu les mises en place de la Loi de 2017 sur les Partenariats Public-Privé, du Code des investissements (2016), du Code des impôts (2016), du Code douanier (2017), la mise en place d’une plateforme de programmation et de suivi des investissements publics (2017), la création de la Cour des comptes (2016), la formation de cadres en gestion des finances publiques, la révision des Conventions minières (2016), l’audit financier des entreprises minières (2014) et la conformité de la Guinée à la norme de l’Initiative sur la transparence des industries extractives (ITIE) en 2014.
Parmi les résultats clefs, peuvent être cités la progression de 26 places de la Guinée dans le classement « Doing Business » de la Banque mondiale entre 2012 (179ème) et 2018 (153ème) (voir la figure 3 dans le chapitre 3), l’augmentation du ratio de l’investissement privé sur le PIB qui est passé de 15,6% en 2013 à 68,1% en 2017, la hausse de la part du secteur minier dans le PIB de 12,1 % en 2012 à 16,9 % en 2017.
Une économie encore insuffisamment intégrée avec les pays voisins La Guinée, n’étant ni membre de la zone du franc CFA ni de l’UEMOA, est traditionnellement moins intégrée économiquement que ses pays voisins avec sa sous-région et avec le continent africain
Le développement industriel de la Guinée repose en grande partie sur le secteur minier, dont le potentiel immense est encore peu exploité, et pour le moment, ne crée pas suffisamment d’emploi. Le développement de ce secteur constitue une opportunité pour le pays de se doter d’infrastructures de grandes capacités, d’attirer des investissements, de créer des emplois, en particulier dans la transformation de matières premières, et de bénéficier de transferts des technologies. En outre, le développement des zones de transformation agro-alimentaire constitue une opportunité majeure pour le développement industriel du pays.
La Guinée possède, en effet, plus du quart des réserves mondiales de bauxite, qui est le principal minerai servant à la production de l’aluminium, ainsi que d’importantes réserves de minerai de fer, d’or, de diamant, d’uranium et d’une vingtaine d’autres minéraux. Le gisement de Simandou, en particulier, pourrait faire du pays l’un des plus grands exportateurs de minerai de fer dans le monde, mais il n’a jamais été exploité jusqu’à présent. Malgré cela, l’économie guinéenne dépend fortement des industries extractives, qui représentaient 16,9 % du PIB national en 2017, contre 12,1 % en 2012.
Le potentiel minier de la Guinée constitue une opportunité pour le pays de se doter de grands projets accompagnés d’infrastructures de grandes capacités, d’attirer les investissements, de créer des emplois et de bénéficier de transferts de technologie. Les performances de la Guinée en matière d’industrialisation ont été mitigées au cours de la période 2007–2017.
La Banque, partenaire du développement des PME Le High 5 « Industrialiser la Guinée » a représenté 19 % des montants approuvés par la Banque dans le cadre du DSP 2012–2017, avec en particulier la participation de la Banque à hauteur de 68,8 millions UC au financement du Projet de voie ferrée et port de la mine de Boké qui vise à contribuer au PIB de la Guinée à hauteur de 500 millions $ par an.
La Guinée, en raison notamment de l‘épidémie du virus Ebola, n’a pas suffisamment progressé dans le domaine de l’intégration économique au cours des dernières années, et la faiblesse des infrastructures routières constitue un frein au développement économique du pays et aux échanges commerciaux
Ce projet prévoit en outre, dans sa seconde phase, la construction d’une usine de transformation de la Bauxite en Alumine. Concernant les projets achevés au cours de la période 2007–2017, la Banque a atteint ses objectifs en matière de création d’entreprise avec, depuis 2007, 134 PME et microentreprises créées, principalement à travers le Projet de développement social durable en Haute et Moyenne Guinée (PDSD/HMG) et le Projet d’appui aux activités économiques des femmes.
La Banque a obtenu des résultats plus mitigés dans le domaine de l’accès à la finance avec 132 000 microcrédits accordés soit les deux tiers de ce qui était prévu, en raison principalement d’objectifs trop ambitieux du PDSD/HMG dans ce domaine. Ce projet a toutefois eu des résultats très positifs pour puisque 100 % des crédits ont été remboursés et qu’une loi sur la microfinance a été promulguée et vulgarisée.
La Guinée, en raison notamment de l‘épidémie du virus Ebola, n’a pas suffisamment progressé dans le domaine de l’intégration économique au cours des dernières années, et la faiblesse des infrastructures routières constitue un frein au développement économique du pays et aux échanges commerciaux. Les résultats des investissements de la Banque dans ce domaine devraient se matérialiser dans les prochaines années. Une économie encore insuffisamment intégrée avec les pays voisins La Guinée, n’étant ni membre de la zone du franc CFA ni de l’UEMOA, est traditionnellement moins intégrée économiquement que ses pays voisins avec sa sous-région et avec le continent africain.
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