Auteur : République de Guinée
Type de publication: Programme
Date de publication: 2019
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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.
Au moment de l’élaboration du ProDEG, le système d’éducation et de la formation, est géré par trois (03) départements ministériels. Le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) qui selon le Décret D/2017/203/PRG/SGG du 16 Août 2017, a pour mission la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière d’éducation préscolaire, d’enseignement fondamental et secondaire, d’éducation morale et civique, d’alphabétisation, d’éducation non formelle et de la promotion des langues nationales.
Le Ministère de l’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, de l’Emploi et du Travail (METFP-ET) ayant dans ses attributions la gestion de toutes les écoles techniques et professionnelles couvrant l’apprentissage et la formation post- primaire et secondaire, ainsi que les centres et les écoles nationales de formation professionnelle. Selon le Décret D/2016/127/PRG/SGG/ du 20 Avril 2016, le METFP-ET a pour mission la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique du Gouvernement en matière d’Enseignement Technique, de la Formation Professionnelle, d’Emploi et du Travail.
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS) qui selon le Décret D/2017/044/PRG/SGG du 17 Janvier 2017, a pour mission la conception, l’élaboration et la mise en œuvre de la politique de Gouvernement dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation technologique.
Au sein du système éducatif, la politique de décentralisation/déconcentration est organisée à l’image de la structure politico-administrative du pays, avec des chaines de responsabilités administratives qui diffèrent suivant les ministères en charge du secteur.
Au MENA, entre le niveau central et l’établissement scolaire, il y a 3 niveaux intermédiaires à savoir : la région, la préfecture ou la commune et la souspréfecture. Ainsi, l’école dépend de la Délégation Scolaire de l’Enseignement Elémentaire (DSEE), qui dépend à son tour d’une Direction Préfectorale de l’Education (DPE) ou d’une Direction Communale de l’Education (DCE), qui à leur tour dépendent de l’Inspection Régionale de l’Education (IRE) qui en dernier rend compte aux Directions Centrales.
Au METFP-ET la Direction Régionale est le seul échelon administratif entre les établissements et le niveau central. Au MESRS, même si comme cela a été rappelé plus haut, les Universités et les Instituts d’Enseignements Supérieurs (IES) sont autonomes dans leur fonctionnement, ils dépendent des services centraux qui administrent également une partie des Institutions de Recherche Scientifique (IRS) et des Centres de Documentation et d’Information (CDI). Concernant le parcours scolaire guinéen, le graphique 2.1 propose une présentation synthétique de la structure du système éducatif.
Il donne ainsi une vue d’ensemble du système éducatif et indique les différentes passerelles entre les ordres d’enseignement et de formation. Le système éducatif guinéen commence par l’enseignement préscolaire qui a pour objectifs de préparer les enfants à l’enseignement primaire tout en favorisant leur épanouissement. Il concerne les enfants de 3 à 5 ans pour un encadrement qui dure 3 ans. Il est pratiqué dans les écoles maternelles et les centres d’encadrement communautaire.
Au sein du système éducatif, la politique de décentralisation/déconcentration est organisée à l’image de la structure politico-administrative du pays, avec des chaines de responsabilités administratives qui diffèrent suivant les ministères en charge du secteur
L’enseignement primaire vise le développement des compétences de base chez l’enfant et le prépare au 1er cycle du secondaire ou à une formation technique et professionnelle post-primaire4 . Depuis l’Arrêté Ministériel n° 1236/MEPU-A/CAB/2015 du 2 Novembre 2015 visant à redynamiser l’accès après la Maladie à Virus Ebola, ce niveau d’enseignement peut désormais accueillir les enfants à partir de 6 ans au lieu de 7 ans auparavant pour une durée de scolarisation de 6 ans. Malgré cet arrêté, le Bureau des Stratégies et du Développement du MENA continue de considérer toujours les 7-12 ans comme la population scolarisable et calcule par conséquent tous les indicateurs d’accès et de scolarisation sur cette base.
Les niveaux d’enseignement sont le CP1, le CP2, le CE1, le CE2, le CM1 et le CM2 et le cycle est sanctionné par un Certificat d’Etudes Elémentaires (CEE). Le premier cycle de l’enseignement secondaire vise à consolider les acquis de l’enseignement primaire et à préparer les élèves au second cycle du secondaire ou la formation technique et professionnelle. L’âge officiel d’accès à cet ordre d’enseignement est de 13 ans. D’une durée de 4 ans, de la 7ème à la 10ème année, il est sanctionné par le Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC).
Au regard de l’arrêté n° 1236/MEPU-A/CAB/2015 du 2 Novembre 2015, l’âge légal d’accès au secondaire devrait passer de 13 à 12 ans et la population scolarisable de 12- 15 ans au lieu de 13- 16 ans. Le second cycle de l’enseignement Secondaire accueille les élèves titulaires du BEPC et a pour finalité de les préparer aux études supérieures. L’âge officiel d’accès est de 16 ans pour une durée de 3 années de scolarité. Il couvre les niveaux d’études de la 11ème année à la Terminale. Il est sanctionné par le Baccalauréat Unique, diplôme requis pour l’accès à l’enseignement supérieur ou la formation technique et professionnelle de type B. L’Education Non Formelle (ENF) :
Elle cible les enfants jamais scolarisés ou déscolarisés âgés de 9 à 14 ans et dure 3 ans, chaque année étant un niveau d’étude correspondant à chaque sous-cycle du primaire. A la fin de chaque niveau d’étude, chaque élève est évalué. Dans le cas où ses connaissances sont jugées suffisantes et s’il ou elle le désire, il/elle est orienté vers le formel. A la fin de la 3ème année, l’élève choisit de passer soit l’évaluation de classe qui donne droit à une attestation en cas de réussite, soit le Certificat d’Etudes Elémentaires.
L’alphabétisation concerne les adultes de 15 ans ou plus. Une campagne d’alphabétisation se déroule sur une année et comprend les phases suivantes : la sensibilisation qui dure un mois, la phase d’alphabétisation proprement dite pour 7 mois et qui est sanctionnée par une attestation d’alphabétisation. Les adultes ayant réussi suivent la phase de post- alphabétisation pour une durée 3 mois qui a pour objectif de consolider leurs acquis.
Des effectifs scolarisés en nette progression dans presque tous les cycles ; avec toutefois une baisse par rapport à la situation de 2014, sauf au préscolaire et au primaire. Le nombre d’élèves scolarisés est en hausse dans la quasi-totalité des cycles. L’analyse de l’évolution des effectifs d’élèves par cycle d’enseignement entre 2006 et 2018 fait apparaître plusieurs constats essentiels à la compréhension des dynamiques en cours au sein du système éducatif guinéen.
Si on isole l’année 2015 où, en raison de l’épidémie Ebola, tous les cycles ont vu leur effectif baisser, on note, exception faite des centres NAFA (école de la seconde chance), une augmentation des effectifs scolarisés entre 2006 et 2018 avec toutefois des dynamiques différentes selon les cycles d’enseignement. Dans le préscolaire les effectifs ont quasiment triplé, passant d’environ 89 000 élèves en 2007 à 256 000 élèves en 2018. Les services publics sont quasi inexistants, avec seulement deux établissements à Conakry scolarisant 741 élèves au total. Ce sous-secteur est essentiellement porté par le privé et le communautaire, qui représentent respectivement 86% et 13% des préscolarisés du pays en 2017.
Au 1er cycle du secondaire général, les effectifs sont aussi en hausse, passant d’environ 350 000 élèves à environ 508 000 en 2018, soit une augmentation de plus de 40 % sur la période
Dans le primaire, les effectifs ont également connu une augmentation régulière, passant d’environ 1 250 000 en 2006 à plus de 2 millions en 2018 (facteur multiplicateur de 1,6). Ici, la majorité des effectifs est scolarisée dans le public, mais ce dernier perd de plus en plus de son importance – 68% en 2018 contre 76% en 2006 – au profit du privé en pleine expansion. Au 1er cycle du secondaire général, les effectifs sont aussi en hausse, passant d’environ 350 000 élèves à environ 508 000 en 2018, soit une augmentation de plus de 40 % sur la période. Comme observé au primaire, à ce niveau le privé progresse rapidement mais l’Etat demeure encore le principal fournisseur du service (63% en 2018).
Il en est de même au 2nd cycle de l’enseignement secondaire, avec une augmentation globale des effectifs sur la période 2006-2016, et une légère diminution entre 2014 et 2018. Les effectifs sont ainsi passés de 122 mille élèves scolarisés en 2006 à 204 mille en 2016 avant de retomber à 188 mille en 2018. Cette évolution globale se caractérise par une diminution de 5,4% (100 mille élèves en 2006 contre 95 mille en 2018) des effectifs scolarisés dans le public, alors que ceux du privé ont été multipliés par 4,8 sur la période. Ainsi, le privé représente plus de la moitié (51%) des effectifs scolarisés en 2018 contre seulement 18% en 2006. L’ETFP est très peu développé, avec une formation tournée essentiellement vers le secteur tertiaire.
En 2016, ce sous-secteur comptait environ 34 000 apprenants dont un sur cinq est inscrit dans un centre privé. Enfin, au supérieur, les effectifs sont également en hausse, avec l’enseignement privé qui a connu un développement spectaculaire grâce en partie aux subventions de l’Etat. Le nombre d’étudiants a ainsi augmenté de 49% entre 2007 et 2016, passant d’environ 68 000 à plus de 100 000 avant de reculer à environ 87 000 en 2018.
Alors que les effectifs du public ont diminué de 22% sur la période, ceux du privé ont été multipliés par 13 entre 2008 et 2016 due en partie à une politique généreuse de subventions. En conséquence, la part des effectifs scolarisés dans le privé a atteint 46% des effectifs totaux en 2016 contre seulement 5% huit ans plus tôt. Ce rapide développement du privé doit être questionné en relation avec sa complémentarité à l’offre publique.
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