Analyse de situation des enfants en Guinée , UNICEF

Analyse de situation des enfants en Guinée , UNICEF

Auteur : Diallo Mamadou Alpha

Organisation affilé : UNICEF -Union Européenne

Type de publication: Rapport

Date de publication: 2015

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts

 

L’éducation comprend les cycles suivants: le préscolaire qui cible les enfants de 3 à 6 ans, le primaire qui cible la tranche de 7 à 12 ans, le collège qui cible la tranche de 13 à 16 ans, le lycée ciblant la tranche de 17à 19 et l’enseignement supérieur. 99. Selon un document du Gouvernement guinéen publié en 2011158: ‘Le taux net de scolarisation (TNS) dans le primaire est passé de 57% en 2002 à 62% en 2008, et notamment de 52% à 57% pour les filles. [..] depuis 2005, on observe une relative stagnation des indicateurs de performance dans le secteur. […] la part de l’éducation dans le PIB n’a jamais dépassé les 3% au cours de la dernière décennie. […] de 2000 à 2010 la part du budget national consacrée aux dépenses de l’éducation n’a pas excédé 12%. De 9,6% en 2003, elle a continué à baisser pour atteindre 5,7% en 2006. Toutefois depuis 2007, le Gouvernement déploie de gros efforts; ce qui a permis d’atteindre le taux de 11,3% en 2009.

Les entretiens réalisés dans le cadre du présent rapport indiquent qu’il y a des inégalités d’accès à l’éducation entre le milieu rural et le milieu urbain. Il y a plusieurs localités dépourvues d’infrastructures scolaires et distantes de dizaines de km de l’école la plus proche. Dans certaines localités les écoles existent mais elles n’ont pas suffisamment d’enseignants et d’équipements en bon état.

Les témoignages suivants ont été recueillis au cours des entretiens de groupe: ‘Avant, les enfants quittaient les villages pour venir faire le collège à Kankan mais aujourd’hui la plupart de villages ont des collèges.’ ‘Dans mon village à Kouroussa il y a des écoles primaires mais pas de collège.’ ‘Dans nos villages à Dinguiraye, on a des écoles mais on manque d’enseignants. Ceux qui sont en place exploitent nos enfants.’ ‘Il n’y a pas d’écoles dans beaucoup de nos villages en Guinée Forestière.’

Les entretiens réalisés dans le cadre du présent rapport indiquent qu’il y a des inégalités d’accès à l’éducation entre le milieu rural et le milieu urbain. Il y a plusieurs localités dépourvues d’infrastructures scolaires et distantes de dizaines de km de l’école la plus proche

L’enseignement préscolaire n’est pas obligatoire et est destiné aux enfants de 3 à 6 ans. Le gouvernement guinéen, indique en 2011 que 66% des centres d’éducation préscolaire existants sont situés en zone urbaine, aux chefs- lieux des préfectures et des régions. La ville de Conakry à elle seule compte 48% (788 sur 1640) des centres. Selon la même source, le taux de préscolarisation est très faible en Guinée et les objectifs du Gouvernement restent encore limités en la matière. En effet, le taux brut de préscolarisation s’élève à 7,5% en 2010, avec une légère avance pour les filles (7,7%) par rapport aux garçons (7,3%), contre un objectif de 30% à l’horizon 2015.

De fortes disparités sont observées entre les différentes régions, particulièrement entre Conakry (29%) et les autres régions telles que Nzérékoré (9,8%), Faranah (5,9%), Mamou (0,9%). La même source estime que plus de 67% des établissements préscolaires sont financés par des entrepreneurs privés et 30% le sont par des communes. 102. Selon des sources161, l’enseignement primaire dure 6 ans et est obligatoire. Les enfants y sont admis à l’âge de sept ans, parfois plus tard dans les campagnes. Les écoles coraniques et les établissements franco-arabes enseignent l’arabe, surtout dans les matières religieuses, littéraires et sociales.

Pour l’année scolaire 2012-2013, le taux brut de scolarisation au primaire est égal à 82,1% dont 74,6% pour les filles et 89,5% pour les garçons. Au niveau régional, on enregistre pratiquement ce même taux à Faranah et à Kindia. Il est en dessous de la moyenne nationale à Mamou, Labé, Boké, Nzérékoré et Kankan. Les taux les plus faibles sont enregistrés à Kankan (74,6%) et à Nzérékoré (59,6%).  Selon des sources, l’enseignement secondaire est divisé en deux cycles, le collège (quatre années) et le lycée (trois années), auxquels il faut ajouter l’enseignement technique et professionnel (durées variables) et l’enseignement supérieur (durées variables).

Pour l’année scolaire 2012-2013, le taux brut de scolarisation au collège est égal à 44% (33% pour les filles). Il est égal à 86% à Conakry (74% pour les filles) et 46% (33% pour les filles) dans la région de Kindia. Pour les autres régions il est inférieur à la moyenne nationale. Les taux les plus faibles sont enregistrés à Labé (30%) et Mamou (27%). Pour l’année scolaire 2012-2013, le taux brut de scolarisation au lycée est égal à 30% (21% pour les filles). Il est égal à 62% (51% pour les filles) à Conakry et 35% (25% pour les filles) à Kindia. Il est inférieur à la moyenne nationale pour les autres régions. Le plus faibles taux sont enregistré à Labé (14%), Mamou (15%) et N’Zérékoré (16%).

La Guinée doit aussi faire face à un problème majeur: l’abandon scolaire. En effet, chaque année des millions d’enfants quittent l’école sans y avoir acquis les compétences de base en lecture, en écriture et en calcul

Selon la coordination Nationale du Programme sectoriel de l’éducation (PSE)163, le taux d’achèvement évolue en dents de scie à partir de l’année scolaire 2006-2007 avec une tendance globale à la baisse: il passe de 59,20% à 56,63% en 2007-2008 et remonte à 58,83% en 2008-2009. 105. Selon une source académique164: ‘Les écoles de la Guinée sont plutôt pauvres et elles manquent cruellement de manuels scolaires.

À titre d’exemple, le ratio livre-élèves est en général de dix pour les manuels en sciences, de sept pour les mathématiques et de quatre pour le français. La Guinée doit aussi faire face à un problème majeur: l’abandon scolaire. En effet, chaque année des millions d’enfants quittent l’école sans y avoir acquis les compétences de base en lecture, en écriture et en calcul. Ou bien ils abandonnent avant la fin du primaire, car les conditions d’apprentissage difficiles ne les incitent guère à poursuivre leurs études. Ainsi, le tiers des élèves ne termine pas le primaire. Par ailleurs, seulement trois élèves sur dix entrent au collège.

Le système d’éducation est aux prises avec d’énormes inégalités sociales. En Guinée, parmi les enfants les plus pauvres, 50% entrent à l’école primaire et 46% arrivent en dernière année. Parmi les enfants les plus riches, 81% entrent à l’école primaire et 78% persistent jusqu’en dernière année. De plus, les enfants des milieux les plus aisés sont scolarisés dans le secteur privé.

 

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