Déterminants des Importations en Guinée, AERC, Juillet 2021

Déterminants des Importations en Guinée, AERC, Juillet 2021

Auteur : Yao Agbeno

Organisation affiliée : African Economic Research Consortium

Type de publication : Article

Date de publication : Juillet 2021

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


Introduction

La Guinée, comme d’autres pays en développement, est ouverte au commerce extérieur, principalement soutenu par le commerce des matières premières. Le pays est doté d’une abondance de matières premières (bauxite, or, diamants). Le commerce extérieur représente plus de 78 % du produit intérieur brut (PIB) de la Guinée. Avec une faible production agricole nationale, caractérisée par une baisse relativement régulière de la part du secteur agricole dans le PIB, passant de plus de 90 % avant l’indépendance à 62 % en 1971, 46 % en 1988, 24,16 % en 2005, 22,04 % en 2010 et 20,11 % en 2014, la Guinée importe une grande partie de la demande de consommation des ménages et des entreprises. Ce niveau élevé d’importations a conduit à un déficit persistant de la balance commerciale depuis plusieurs années. En effet, sur la période 1990 à 2015, les exportations ont augmenté de 23 % tandis que les importations ont presque triplé en Valeur.

Il convient également de noter que la Guinée est le 143ème pays importateur, et le 124ème pays en termes d’exportations dans le monde. La balance commerciale du pays a toujours été déficitaire avec une tendance à l’aggravation du déficit ces dernières années. Les principales importations sont le pétrole raffiné (9,8 % des importations totales) suivi du riz, qui représente 7 %. Récemment, la principale exportation a été l’or, représentant 38,2 % des exportations totales, suivi du minerai d’aluminium, qui représente 29,5 %. Actuellement, le marché guinéen est inondé de produits étrangers, notamment en provenance de la Chine, du Japon, des Pays-Bas, d’Inde, de la Belgique, de la France et des Émirats Arabes Unis. En somme, des produits de tous les continents sont disponibles en Guinée.

Conclusion et recommandations politiques

Le but de cette étude était d’examiner les déterminants de la fonction de demande d’importation globale de la Guinée sur la période 1980 à 2015. Premièrement, les résultats ont révélé que la demande de consommation finale réelle, la demande d’investissement réelle, la politique commerciale et le taux de change sont cointégrés.

La balance commerciale du pays a toujours été déficitaire avec une tendance à l’aggravation du déficit ces dernières années. Les principales importations sont le pétrole raffiné (9,8 % des importations totales) suivi du riz, qui représente 7 %

Deuxièmement, à court et à long terme, les résultats ont révélé que la demande réelle d’investissement réelle, la demande de consommation finale réelle et la politique commerciale sont statistiquement significatives dans la fonction de demande d’importation globale de la Guinée. Ces résultats montrent que la Guinée est fortement dépendante de la demande de consommation finale, ce qui justifie en partie la forte augmentation de la demande d’importation. Les résultats soulignent également l’impact positif que l’adoption par le pays du nouveau système tarifaire de l’UEMOA a eu sur sa demande d’importation à travers la politique d’intégration de la sous-région.

Dans cette optique, nous recommandons aux autorités guinéennes de promouvoir et d’encourager la production nationale afin d’atteindre l’autosuffisance en termes de réponse aux besoins de la population du pays, de mettre en œuvre une stratégie de consommation locale et de créer un environnement d’affaires propice aux entreprises nationales à travers le retour à la stabilité politique et la mise en place d’un cadre juridique et institutionnel pour la mise en œuvre de politiques propices au développement.

Nous recommandons également aux autorités nationales, dans le cadre de la politique commerciale, de poursuivre leurs politiques de modernisation de la pratique du secteur marchand pour réduire le poids du secteur informel et instaurer un climat de concurrence saine et loyale, ainsi que la promotion des exportations nationales, notamment dans les secteurs non-miniers, pour faire du commerce un véritable moteur de croissance.

 

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