Le soutien à la liberté des médias recule en Guinée, Afrobaromètre, Mai 2019

Le soutien à la liberté des médias recule en Guinée, Afrobaromètre, Mai 2019

Auteur : Djiba Kaba

Organisation affiliée : Afrobaromètre

Type de publication : Enquête

Date de publication : Mai 2019

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

 


 

Sommaire

Le paysage médiatique guinéen a tardé à se structurer. La libéralisation des ondes n’a eu lieu que récemment et s’est déroulée dans un contexte politique très instable et souvent violent. Dans cet environnement, qui a impacté la situation économique du pays, le secteur médiatique tente de se développer afin de rattraper son retard structurel, technologique, et institutionnel.

Les émetteurs d’information et de divertissement ont été libéralisés en 1991 pour la presse écrite et à partir de 2005 pour les médias audiovisuels. On recense aujourd’hui une trentaine d’hebdomadaires et deux quotidiens.

Depuis 2006, 41 licences pour les radios privées ont été délivrées à Conakry et 19 à l’intérieur du pays. Le développement de ces radios vient s’ajouter à celui, soutenu par les coopérations internationales à partir de 1992, du réseau de la Radio Rurale de Guinée (RRG), aujourd’hui constitué de 23 stations qui diffusent dans 20 langues.

La radio demeure la principale source d’informations

La radio est la source la plus populaire des nouvelles des Guinéens: 69% disent qu’ils écoutent la radio « quelques fois par semaine » ou « tous les jours » lorsqu’ils veulent se tenir au courant de l’actualité. La radio est suivie par la télévision (26%), les réseaux sociaux (13%), l’Internet (12%), et la presse écrite (4%).

Les émetteurs d’information et de divertissement ont été libéralisés en 1991 pour la presse écrite et à partir de 2005 pour les médias audiovisuels. On recense aujourd’hui une trentaine d’hebdomadaires et deux quotidiens

Les urbains sont plus enclins à écouter la radio que les ruraux (76% contre 66% qui l’écoutent régulièrement), les hommes plus que les femmes (77% vs. 62%), les plus instruits (secondaire et plus) plus que les moins instruits (primaire et sans éducation formelle), les plus âgés (à partir de 46 ans) plus que les moins âgés (18 à 45 ans).

Radios les plus écoutées par les Guinéens

Les résultats montrent que les radios rurales constituent la source la plus populaire des nouvelles en Guinée (citée par 32% des répondants), suivi de la radio privée urbaine Espace FM (15%). Quant à la station de la Radiodiffusion Télévision Guinéenne (RTG Koloma), premier média public, elle n’a été citée que par 5% des Guinéens.

La liberté des médias

Quant aux préférences des Guinéens sur la liberté des médias, la majorité (57%) de la population pensent que le gouvernement devrait pouvoir interdire aux médias de publier tout ce qui pourrait nuire à la société. Quatre Guinéens sur 10 (41%) seulement affirment que les médias devraient être libres de publier toute opinion ou idée sans le contrôle du gouvernement.

Divulgation des informations étatiques

En plus de l’accord de la majorité au contrôle gouvernemental des publications médiatiques, une petite majorité (51%) des Guinéens soutiennent que les informations détenues par les autorités soient à l’usage exclusif des agents du gouvernement. Quatre citoyens sur 10 (40%) affirment, au contraire, que ces informations devraient se retrouver dans le domaine public.

La préférence de la non-divulgation des informations détenues par les autorités publiques est plus élevée parmi les urbains (56%) que les ruraux (49%) mais ne varie pas significativement selon le sexe ou le niveau d’éducation du répondant.

Conclusion

La plupart des Guinéens se tournent vers les médias de masse – surtout la radio, et de façon croissante vers l’Internet et les réseaux sociaux – pour se tenir informés. Et ils perçoivent les médias comme plus libres que par le passé d’enquêter et de critiquer les actions du gouvernement.

Mais ils n’insistent pas fortement sur la liberté des médias de publier sans le contrôle du gouvernement: Une majorité croissante affirme que le gouvernement devrait avoir le droit d’interdire des publications qui pourraient nuire à la société.

 

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