Les Guinéens déplorent l’insécurité ainsi que les conduites brutales et inappropriées de leur police, Afrobaromètre, 20 juin 2023

Les Guinéens déplorent l’insécurité ainsi que les conduites brutales et inappropriées de leur police, Afrobaromètre, 20 juin 2023

Auteur : Djiba Kaba  

Site de publication : Afrobaromètre  

Type de publication : Enquête   

Date de publication : 20 juin 2023  

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.

 

Sentiment d’insécurité

La sécurité est un déterminant de la qualité de vie et devrait être garantie à chaque citoyen. Elle fait donc partie des devoirs des gouvernants. Est-ce que les Guinéens se sentent en sécurité ?  Près de la moitié (46%) des Guinéens déclarent ne s’être pas sentis en sécurité dans leur quartier au moins une fois au cours des 12 derniers mois, y compris 20% qui disent avoir vécu ce manque de sécurité « plusieurs fois » ou « toujours ».

Quatre citoyens sur 10 (40%) disent avoir craint de subir un crime dans leur propre maison, dont 16% fréquemment.  La peur de subir un crime chez soi a doublé depuis 2015, pendant que le sentiment d’insécurité dans le quartier connaît une hausse de 19 points de pourcentage sur la même période. 

Proximité des services de sécurité

La présence de services de sécurité au niveau des localités est l’un des facteurs qui peuvent influencer le sentiment de sécurité de la population.  Durant la phase de collecte des données sur le terrain, les équipes d’Afrobarometer font des observations dans chaque zone de dénombrement (ZD) qu’elles visitent sur les services et les installations disponibles dans la zone. 

Comme les ZD visitées sont sélectionnées pour représenter la population du pays dans son ensemble, ces données fournissent des indicateurs fiables de la disponibilité de ces infrastructures et services.  Des résultats, il ressort que dans ou à proximité de 38% des zones visitées, les équipes d’Afrobarometer ont constaté la présence d’un poste de police ou de gendarmerie. 

Des policiers/gendarmes ou leurs véhicules ont été aussi vus dans 24% des ZD. Quant aux militaires ou véhicules de l’armée, leur présence a été observée dans 18% des ZD. Par contre, les autres dispositifs de sécurité comme les postes de douane, les barrages de police/gendarmerie ou de l’armée ainsi que les barrages ou estacades des services de sécurité privés ou communautaires n’ont pas été aperçus par les équipes dans la quasi-totalité des ZD visitées. 

Conduites policières

La brutalité policière désigne diverses violations des droits humains par les forces de police. Elle se caractérise souvent par l’usage excessif de la violence sur les suspects et les manifestants.

La majorité des Guinéens pensent que « parfois », « souvent » ou « toujours » leur police utilise une force excessive pour gérer les manifestations (71%) ou avec les personnes suspectées d’un crime (71%), arrête les conducteurs sans raison valable (70%) et s’engage dans des activités criminelles (59%). 

Performance du gouvernement dans la lutte contre l’insécurité

Globalement, les Guinéens ne sont pas satisfaits des performances de leur gouvernement en matière de sécurité. La majorité (58%) d’entre eux désapprouvent les efforts déployés par les gouvernants actuels pour lutter contre la criminalité.

Les résidents de Mamou (80%), les citadins (68%) et les non nantis (67%)1 sont plus enclins à ne pas être satisfaits des performances du gouvernement en matière de sécurité. L’insatisfaction augmente avec l’âge des répondants, allant de 54%-55% des plus jeunes à 67% des plus âgés.

 

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