Soins Prénatals et Accouchement Assisté en Guinée, European scientific Journal, juin 2020

Soins Prénatals et Accouchement Assisté en Guinée, European scientific Journal, juin 2020

Auteur : Baldé Mamadou Saliou

Organisation Affiliée : European Scientific Journal

Type de publication : Article

Date de publication : Juin 2020

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*Les Wathinotes sont des extraits de publications choisies par WATHI et conformes aux documents originaux. Les rapports utilisés pour l’élaboration des Wathinotes sont sélectionnés par WATHI compte tenu de leur pertinence par rapport au contexte du pays. Toutes les Wathinotes renvoient aux publications originales et intégrales qui ne sont pas hébergées par le site de WATHI, et sont destinées à promouvoir la lecture de ces documents, fruit du travail de recherche d’universitaires et d’experts.


 

Introduction

La demande de soins dépasse largement l’offre, et les populations deviennent réticentes de payer pour accéder à des services de soins de mauvaise qualité. Ces comportements réduisent les fréquentations des hôpitaux et autres unités de soins, intensifiant ainsi les pratiques de santé informelles. Avec l’avènement de la pandémie du Covid-19, les femmes seront encore beaucoup plus réticentes à l’idée d’aller effectuer des visites prénatales

La plupart des décès maternels et néonataux peuvent être évités par la mise en place d’interventions telles que les soins prénatals et l’assistance qualifiée à l’accouchement. Cependant, en Afrique subsaharienne, où les deux tiers des décès maternels mondiaux surviennent, c’est seulement 60 % des naissances qui étaient assistées par un personnel de santé qualifié (ONU, 2019). Bien qu’en Guinée, des efforts soient faits pour promouvoir l’accouchement dans les établissements de santé, l’accouchement à domicile demeure encore assez fréquent avec 45 % en 2018 (EDS, 2018).

Revue de la littérature

En Guinée,  ils ont analysé les problèmes médicaux et socioculturels de l’inadéquation entre les taux de consultations prénatales et l’accouchement assisté. Ils arrivent à la conclusion que, 67,30% des femmes accouchent encore à domicile sans assistance en raison de l’éloignement des structures de santé, la pauvreté, l’analphabétisme, la mauvaise réception dans les établissements de santé, les coutumes et traditions.

Déterminants de la demande de soins prénatals

Il ressort des estimations que le niveau d’éducation de la femme et de son mari, la religion musulmane, le niveau de revenu du ménage, le milieu de résidence, le sexe du chef de ménage, l’assurance, l’opportunité de la grossesse, l’exposition de la femme à la télévision, l’âge de la femme à la naissance et son statut marital expliquent la demande de soins prénatals en République de Guinée.

En Guinée,  ils ont analysé les problèmes médicaux et socioculturels de l’inadéquation entre les taux de consultations prénatales et l’accouchement assisté. Ils arrivent à la conclusion que, 67,30% des femmes accouchent encore à domicile sans assistance en raison de l’éloignement des structures de santé, la pauvreté, l’analphabétisme, la mauvaise réception dans les établissements de santé, les coutumes et traditions

L’instruction de la femme augmente donc son pouvoir de décision et ces contacts avec le monde extérieur. De même, l’exposition de la femme à la télévision a un effet positif et significatif sur la demande de soins prénatals avec un effet marginal de 0,38.

La religion musulmane a également un effet positif et significatif sur la demande de soins prénatals. La pratique de la religion musulmane par les femmes est associée à une augmentation du nombre des visites prénatales de 0,42 points.

Le nombre de consultions prénatales augmente de 0,68 points pour les femmes vivant en milieu urbain comparées à celles vivant en milieu rural. En milieu urbain, les femmes ont plus accès aux structures sanitaires.

Effet des soins prénatals sur l’accouchement assisté

Les résultats montrent également que l’instruction de la femme et de son mari a un effet positif sur l’accouchement assisté. Les femmes avec un niveau primaire, secondaire et supérieur ont 1,43, 1,51 et 2,46 fois, respectivement, plus de chance d’être assisté par un Docteur au moment de l’accouchement. De même, les femmes avec un niveau d’éducation primaire ont 1,44 fois plus de chance d’être assisté par Infirmier, et celles ayant un niveau secondaire ont 1,42 fois plus de chance de l’être par un Infirmier.

L’assistance à l’accouchement augmente aussi avec le degré de citadinité. Ainsi, les femmes vivant en milieu urbain ont 1,49 fois plus de chance d’être assisté par un Docteur et 1,29 fois plus de chance d’être assisté par un Infirmier que celles du milieu rural.

L’instruction de la femme augmente donc son pouvoir de décision et ces contacts avec le monde extérieur. De même, l’exposition de la femme à la télévision a un effet positif et significatif sur la demande de soins prénatals avec un effet marginal de 0,38

Les femmes qui ont souscrit à une assurance ont 2,09 fois plus de chance d’être assisté par un Docteur que celles n’ayant pas souscrit. Les ménages dirigés par un homme ont 0,70 fois moins de chance d’être assisté par un Infirmier que ceux dirigé par une femme. Les estimations montrent également que les femmes d’ethnie Peulh ont 0,53 fois moins de chance de voir un Infirmier que les femmes des autres ethnies. Dans le même sens, les femmes qui suivent la télévision ont 1,34 fois plus de chance d’être assisté par un Docteur, 1,33 fois plus de chance d’être assisté par un Infirmier et 1,46 fois plus de chance de l’être par un ATS.

L’étude recommande la gratuité des services de consultations prénatales. Les pays dans lesquels les consultations prénatales ont été rendues gratuites ont vu augmenter le nombre d’accouchements assistés dans les formations sanitaires et une baisse du recours aux accoucheuses traditionnelles de manière considérable (Lagarde & Palmer, 2006). En sus, pour faciliter l’accès aux soins prénatals en zones rurales, il faudrait promouvoir les activités mobiles de consultation prénatale à périodicité régulière.

 

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